Alors que Londres vient officiellement aujourd’hui d’accepter d’extrader l’ex golden-boy Rafik Khalifa vers son pays natal l’Algérie où il est poursuivi sous plusieurs chefs d’inculpations, il se pourrait que ce soit en réalité un cadeau empoisonné que Londres vient de faire à Alger.
En effet, Maghreb Intelligence a exhumé en exclusivité pour ses lecteurs un curieux contrat enregistré auprès de la division de lobbying du département de la justice américain (FARA).
Ce contrat, portant le numéro 4561 et contracté par « Khalifa Group » auprès de la société de relations publiques et de lobbying « Apco Worldwide » en décembre 2002, révèle que le groupe alors dirigé par le magnat algérien a confié à l’époque à APCO la mission de « promouvoir des relations US-Algérie positives, en incluant la fourniture d’un soutien pour la promotion de l’Etat Algérien ».
Que vient donc faire une société privée dans la promotion des intérêts d’un Etat, de surcroit en territoire américain ? Ce document vient jeter encore un peu plus de mystère sur la trajectoire stratosphérique de Rafik Khalifa, sur laquelle tout ou presque a été dit, sauf l’essentiel.
En effet, comment expliquer qu’un modeste pharmacien, titulaire de la première autorisation de production de médicament (portant le numéro 001, cela ne s’invente pas, et pour du mercurochrome), aie réussi en mois de cinq ans à créer un véritable empire s’étendant de la finance au transport aérien en passant par la télévision ou l’industrie pharmaceutique ? Un début de réponse s’esquisse à travers le contrat 4561, qui stipule que « les activités de l’enregistrant (le groupe Khalifa) incluent des actions de communication en faveur de l’Etat algérien auprès de médias, de représentants du gouvernement américain, ou d’autres organisations, concernant le développement de bonnes relations entre l’Algérie et les Etats-Unis ».
Y aurait il eu collusion au plus haut niveau entre Rafik Khalifa et le pouvoir algérien ? Pour répondre à cette question, Il semblerait qu’il ne faille pas compter sur des révélations fracassantes de la part de Rafik, qui a semble-t’il bien intégré la consigne qui lui a été transmise par son père, l’un des fondateurs des services secrets algériens dans les années 60, mis au placard dans des conditions mystérieuses.
Le retour de l’enfant prodige au pays devrait permettre de poursuivre néanmoins les investigations sur la méga-faillite de l’empire Khalifa, sur fond d’une Algérie friande depuis quelques mois de révélations financières et de scandales économiques.
C’est donc dans le prolongement de la gigantesque opération mains-propres que l’extradition de Rafik Khalifa a du être négociée au plus haut niveau entre les autorités Britanniques et Algériennes. Seul point d’ombre au tableau, il se murmurait lors de la faillite Khalifa que le groupe était alors conseillé par un avocat de talent, au patronyme célèbre, Abdelghani Bouteflika…