Confortablement lové à l’arrière de sa puissante berline allemande qui arpente quotidiennement la route des Zaërs à Rabat, Mustapha Bakkoury, patron de l’Agence Marocaine pour l’Energie Solaire (MASEN), est d’une énergie débordante et consulte…
à tout va avant le lancement du méga appel d’offres pour le projet marocain de l’énergie solaire. D’après nos informations, Bakkoury chercherait à faire détacher de la Caisse de Dépôt et de Gestion -qu’il a dirigée jusqu’à récemment- certains des cadres dont il était proche afin de l’épauler au sein de l’agence, mais se serait vu opposer un refus poli mais catégorique de la part de son successeur. Installé –temporairement et gracieusement – au sein de l’Office National de l’Eau Potable (ONEP), dirigée par Ali Fassi-Fihri, Mustapha Bakkoury aura eu le temps de réfléchir sur son parcours, aussi spectaculaire qu’atypique.
C’est l’omnipotent ministre d’Etat à l’intérieur de Hassan II, Driss Basri, qui le premier repéra le potentiel de ce cadre en 1995. D’un coup de fil à Mustapha Farès, alors Président de la BMCI, il parviendra à débaucher le jeune homme dynamique afin qu’il devienne directeur du financement de la SONADAC, la société nationale d’aménagement communal, alors en charge de l’aménagement de Casablanca. « Je vous le laisse un an » aurait alors répondu Mustapha Farès à Driss Basri. Mustapha Bakkoury ne quittera la Sonadac que trois ans plus tard, afin de retourner à la BMCI. Au sein de la banque, Bakkoury fait des étincelles et tape dans l’œil des proches de Mohammed VI, qui voient en lui l’homme capable de réveiller la belle endormie qu’était la Caisse de Dépôt et de Gestion. En près de 9 années à sa tête, l’homme aura profondément changé la CDG, la faisant entrer dans la cour des grands et en faisant une institution reconnue. Participations internationales, structuration de financements complexes, la CDG est devenue sous la houlette de Bakkoury le bras armé financier de l’Etat Marocain. Néanmoins, lors des deux dernières années, Mustapha Bakkoury semble éteint. En fait, il s’ennuie tout simplement, ayant fait le tour de ce qu’a à lui offrir ce poste.
Limogé dans des conditions obscures, il effectuera la traversée du désert la plus rapide de l’ère Mohammed VI : moins de six mois avant de retrouver un poste. Actuellement, il se retrouve à constituer un attelage incertain avec deux animaux à sang froid, Ali Fassi-Fihri (ONE-ONEP) et Amina Benkhadra (Ministre de l’Energie), tous deux extrêmement jaloux de leurs prérogatives. Illustration : le dossier de l’énergie solaire a le plus grand mal a être géré par l’ONE, alors qu’officiellement tout ce qui touche à ce type de production d’énergie doit être transféré à la MASEN….
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