« La presse espagnole s’est passée le mot : il faut allumer le Maroc ». Ce n’est pas un officiel marocain qui fait cette révélation, mais un proche du PSOE
qui l’a affirmé la semaine dernière à un interlocuteur marocain, en marge des MEDays. D’après la source socialiste espagnole, c’est un lynchage en règle auquel se livre toute la presse espagnole envers le royaume chérifien. Les raisons, selon le politicien espagnol, sont toutes simples. Lors de la succession en 1999, les intellectuels et journalistes de la péninsule ibérique avaient vu en Mohammed VI un Juan Carlos bis. Aux premiers mois du règne, toute la presse était élogieuse et certains correspondants espagnols ont même cru que la monarchie marocaine était définitivement sous leur « tutelle ». Les patrons d’El Pais, d’El Mundo et d’ABC avaient, au lendemain de la mort de Hassan II, enterré le « Maroc français » et annoncé l’avènement d’un Maroc « copie conforme » de l’Espagne. « Erreur monumentale », avoue le politicien espagnol en visite à Tanger, avant de poursuivre que « les différences entre le Maroc et l’Espagne sont énormes. Ce n’est ni le même système de valeurs ni le même processus de démocratisation ».
Aujourd’hui, c’est un véritable règlement de comptes dont fait l’objet le Maroc. Chaque occasion est jugée bonne pour affaiblir le régime alaouite. Et les médias espagnols se déchaînent encore plus quand le Maroc s’en sort bien lors de certains événements tragiques comme la crise des immigrés clandestins ou encore les émeutes de Melillia. Les autorités marocaines semblent aujourd’hui conscientes que « la mauvaise foi des médias espagnols » est maintenant avérée. C’est indéniable, le Maroc fait face à un autre front ouvert au Nord. Une guerre médiatique est déclenchée contre le royaume chérifien dans la quelle toutes les armes sont utilisées, mêmes celle interdites par la déontologie et l’éthique. « Le recours aux informations mensongères et aux photos trafiquées ne suffit plus. Contre le Maroc, la presse espagnole est prête à revisiter tous les registres de Goebbels en matière d’information et tous le répertoire soviétique de propagande », constate, amer, un officiel marocain.