Selon une information parue sur le portail de militants d’extrême gauche « Bellaciao», un jeune musulman de 16 ans
originaire de Melilla et répondant au prénom de Younès, aurait été tué la nuit dernière par une balle en caoutchouc tirée à bout portant par la Garde Civile espagnole dans le quartier musulman « La Canada de Hidume ». Un membre de la « Guardia Civil » aurait ensuite tenté de réanimer le jeune homme en lui administrant un massage cardiaque. Devant l’échec de cette tentative, les autres éléments des forces de l’ordre auraient emmené le cadavre vers une destination inconnue. Cela fait maintenant trois jours que l’enclave espagnole de Melilla est secouée par de violentes émeutes opposant forces de l’ordre et une jeunesse musulmane qui se dit victime de discriminations à l’embauche, sur fond de crise sociale profonde dans toute l’Espagne. Madrid a dépêché dans l’enclave de Melilla plusieurs bataillons de forces de sécurité supplémentaires en milieu de semaine afin de tenter de contenir des manifestants cagoulés qui « caillassent » la police. Jusqu’à présent, aucun commentaire n‘a filtré de la part des autorités espagnoles quant à la mort présumée du jeune homme. Les différents services de sécurité espagnols ont été sérieusement secoués par les violentes émeutes qui ont éclaté à Melilla, l’enclave espagnole dans le nord du Maroc. Ni la Guardia Civil, ni aucun autre service dans la péninsule ibérique n’a pu anticiper le déchaînement de violences qui a opposé les jeunes d’origine marocaine aux forces de l’ordre, faisant des blessés des deux côtés et d’importants dégâts matériels. Devant la crainte de voir les manifestations prendre davantage d’ampleur ou, pire, de s’étendre à Ceuta, l’autre enclave espagnole sur la façade méditerranéenne marocaine, des responsables des services du renseignement espagnols ont été dépêchés d’urgence sur place. De son côté, la délégation du gouvernement espagnol dans l’enclave s’est employée à donner des émeutes l’image d’une simple revendication d’emploi, au moment où les jeunes autochtones réclament la reconnaissance de leurs droits en tant qu’enfants natifs de Melilla. Plus qu’une discrimination, ils s’estiment victimes d’une injustice dans leur propre pays. Pour eux, les quelques milliers d’emplois offerts par la municipalité de Melilla doivent aller aux enfants du pays d’abord, au lieu d’en faire bénéficier les espagnols en provenance de Malaga ou d’Almeria.