Suite à des informations transmises par le DRS (services de renseignements algériens), les services français étaient il y a dix jours en alerte maximale.
Le DRS aurait ainsi fait parvenir à son homologue français une liste de noms d’éventuels terroristes et de lieux visés. Une fois l’excitation des premiers jours retombée, les dirigeants français ont été obligés de reconnaître que la menace a été exagérée, voire peu crédible. D’après une source proche du boulevard Mortier -surnom donnée à la DGSE- c’est Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur français (DCRI) très proche des Algériens, qui a fermement cru à la piste donnée par Alger. Malgré le scepticisme affiché par la DGSE face aux informations algériennes, Frédéric Péchenard -ami d’enfance de Nicolas Sarkozy-, directeur de la DGPN et Bernard Squarcini, patron de la DCRI ont tous les deux défendu la version algérienne devant Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur. Mais, après moult recoupements et vérifications, Frédéric Péchenard monte au créneau en avouant à demi-mot que l’information algérienne sur une vague d’attentats en préparation sur le sol français était fantaisiste. Peu après, c’est Squarcini lui-même qui sort de sa réserve et juge peu crédible l’éventualité d’un attentat d’AQMI dans l’hexagone. Cette situation dénoncée par l’opposition française aussi bien au Parlement que dans les médias, ajoute d’autres soucis à ceux que connaissent les deux piliers de la sécurité en France. Frédéric Péchenard a été accusé par les journalistes d’être intervenu, en 2009, pour éviter des poursuites contre son fils de 16 ans, interpellé pour ivresse et outrage à agent. Il est également cité dans l’enquête menée par la police dans l’affaire des fuites dans le dossier Bettencourt. C’est dans cette même affaire que l’on reproche à Bernard Squarcini d’avoir, illégalement, mis sur écoute le téléphone portable du conseiller pénal de la ministre de la Justice, soupçonné d’être la « gorge profonde » qui se cache derrière l’article du Monde qui a irrité l’Elysée. Cela dit, la grande question qui taraude aujourd’hui la place Beauvau -siège du ministère de l’Intérieur-, c’est de savoir l’intérêt des Algériens à induire la France en erreur ? A moins que le DRS ait « perdu la main » dans ce genre d’affaires, commente dubitatif, un haut cadre de la DGSE.