Le scénario catastrophe d’une partition du royaume de Belgique en deux entités politiques distinctes, préoccupe fortement le royaume du Maroc.
La grave crise politique qui secoue la Belgique depuis plusieurs mois déjà est en effet très suivie par les hautes autorités marocaines. Des rapports détaillés sur l’éventuelle disparition de la Belgique ont été adressés aux «décideurs» marocains qui suivent de près les derniers développements. L’appel des politiciens wallons à la population francophone de considérer sérieusement l’hypothèse d’une scission ont « échaudé » la communauté internationale.
Si le pouvoir marocain accorde beaucoup d’intérêt à la situation en Belgique, c’est essentiellement en raison de l’existence d’une forte communauté marocaine en Belgique. Selon les dernières statistiques, ils seraient, en effet, environ 400 mille marocains à vivre en Flandre et en Wallonie. Les marocains de Belgique sont considérés parmi les communautés marocaines établies à l’étranger les plus attachées au royaume chérifien. Il faut remonter aux années 1930 pour retrouver les premiers marocains à s’être installés en Belgique. Mais, c’est en 1964 que l’émigration marocaine vers ce pays a véritablement explosé. La convention de 1964 régulant le flux migratoire entre les deux pays est un modèle du genre. D’ailleurs, la communauté marocaine en Belgique, aujourd’hui la première en nombre, est l’une des mieux intégrées.
Si jamais la Belgique venait à disparaître, les 400 mille marocains, dont la moitié sont établis à Bruxelles, 30 % en Flandre -Anvers et Gand- et le reste en Wallonie, seront dispersés entre les nouvelles entités qui verraient le jour. L’ambassade marocaine à Bruxelles est sur le qui-vive puisqu’elle est appelée à produire quotidiennement plusieurs bulletins sur l’évolution de la crise institutionnelle belge. Une attention particulière est portée au discours de la Nouvelle Alliance flamande (NVA), premier parti de Belgique dont les dirigeants tiennent un discours franchement xénophobe et menacent même, pour certains d’entre eux, d’expulser tous les immigrés vers la Wallonie en cas de scission.