Entre Israël et la Turquie, les choses n’ont jamais été aussi mal engagées. L’assaut violent des Sayaret 13, mieux connue sous le nom de Komando Yami, contre la flottille de la liberté était prémédité.
Le choix du navire turc le «Mavi Marmara» l’était également. L’Etat-major israélien ainsi que le premier ministre Benjamin Netanyahu voulaient envoyer un message clair au gouvernement islamiste de l’AKP : «La Turquie ne devrait pas s’immiscer dans les affaires israéliennes, sinon elle en payera le prix». D’ailleurs, les Israéliens ne cachaient pas à leurs alliés américains leur grand mécontentement de l’implication turc dans le conflit israélo-palestinien. D’après les services israéliens, Reçeb Tayep Ergdogan n’aurait qu’une seule ambition : devenir le leader incontestable de la région en défendant «la veuve et l’orphelin». Le Premier ministre turc a pu supplanter l’Egypte et l’Arabie Saoudite « démissionnaires » dans le cœur de l’opinion publique arabo-musulmane. Lors de l’intervention militaire du Tsahal à Gaza en 2009, la Turquie a été l’un des pays les virulents envers Israël. Depuis, le gouvernement aux commandes à Ankara a décidé de s’impliquer davantage dans le processus de paix dans la région, en se présentant comme un interlocuteur incontournable du Hamas.
Pour rendre les choses encore plus complexes, Erdogan a volé le mois dernier au secours de l’Iran, ennemi juré d’Israël, empêtré dans ses problèmes nucléaires, pour lui offrir une sortie de crise honorable. C’en était alors trop pour l’Etat hébreu qui aurait vraisemblablement décidé d’infliger une punition à la puissance régionale émergente.