Depuis la sortie de son livre «Vingt cinq ans dans les services secrets», un ancien sous-directeur de la DGSE est devenu le poil à gratter des services du renseignement français.
Dans son livre, Pierre Siramy dévoile presque tout et règle surtout ses comptes à la volée avec ses anciens patrons. De son vrai nom Maurice Dufresse, l’ex-espion vient encore une fois de s’illustrer en affirmant -ni plus ni moins- que l’ex otage Clotilde Reiss aurait été un agent non rémunéré de la DGSE, rendant un service inestimable à l’Iran en semant le doute sur les activités réelles de l’ex-otage. Malgré les démentis de la principale intéressée et des autorités, cette affaire autour de Pierre Siramy a des relents de souffre. Voilà un ancien officier du renseignement qui divulgue -sans coup férir- dans un livre des noms de journalistes qui correspondent avec les services français, qui cite plusieurs affaires sensibles couvertes par le secret-défense, qui met en cause l’une de ses compatriotes qui ne pourra probablement plus jamais voyager sans être soupçonnée d’être une espionne, et la seule réaction des autorités est qu’elles «envisagent» de poursuivre Paul Siramy en Justice. Dans le microcosme parisien, il se raconte que «Momo la manip»- comme il aime à se surnommer dans un élan de surenchère égotique personnelle- ne serait pas sorti les mains vides de «Mortier», et qu’il aurait mis son nez dans des affaires au cœur de la bataille entre les clans Chiraquiens et la Sarkozie au début de la décennie, conservant quelques notes « qui se seraient perdues ». Il se murmure même que le livre serait en réalité un ouvrage «collectif», et que plusieurs vies seraient relatées dans l’ouvrage, véhiculant des messages spécifiques adressés aux initiés. D’où la prudence des dirigeants du renseignement français, qui préfèrent attendre de voir ce que le barbu va sortir de son chapeau la prochaine fois…