A Tunis, le président Zine El Abidine Ben Ali est hors de lui. Qualifié de prédateur par l’ONG Reporters Sans Frontières dans son dernier rapport,
il s’en est pris vivement à ses collaborateurs, incapables selon lui de redorer l’image de la Tunisie.
Si le maître de Carthage est conscient que son pays ne peut rivaliser avec les autres pays du Maghreb, excepté la Libye, dans le domaine des libertés de la presse, il n’a pas toléré que son nom figure côte à côte avec l’iranien Mahmoud Ahmadinejad, le birman Than Shwe, le nord coréen Kim Jong Il et le zimbabwéen Robert Mugabe tous, aujourd’hui, au ban de communauté internationale.
Le rapport de RSF a été particulièrement critique cette année. La Tunisie y est désignée en des termes durs. « Au moins dix journalistes indépendants ont été victimes de représailles sans précédent. Le pouvoir n’hésite pas à monter des affaires pour emprisonner ceux qui le gênent. Le contrôle d’Internet s’est considérablement renforcé. En outre, au cours de leurs déplacements professionnels en Tunisie, les journalistes étrangers sont constamment accompagnés d’un fonctionnaire de l’Agence tunisienne de communication extérieure ». Le constat pour ainsi dire est implacable. Ce qui risque de gêner fortement Ben Ali dans ses prochains déplacements à l’étranger, lui qui rêve de pouvoir un jour s’adresser aux Français du haut du palais Bourbon.