Six mois après le putsch qui a chassé le président Mohamed Morsi du pouvoir au Caire, un rapport très intéressant de la CIA révèle comment les militaires égyptiens ont mis la main sur tous les rouages de l’Etat. Le rapport transmis à la maison blanche il y une quinzaine de jours, livre le nom d’une centaine de hauts gradés qui ont été placés dans toutes les administrations sensibles de l’Etat. Par exemple, l’adjoint du ministre de la Santé pour les affaires administratives et financières est un colonel de l’armée. Toutes les sociétés étatiques de gaz et de pétrole ont été confiées à des militaires. Le directeur de cabinet et le conseiller du ministre de la Communication sont également des colonels. Le verrouillage concerne également le gouvernement dont le secrétaire général n’est autre qu’un général en la personne de Sami Saad Zaghloul. Son adjoint est également un général. Le président de l’Instance des Habbous est lui aussi un général -Maged Ghalib Ahmed Ghalib. Le secrétaire général de Majliss Achaaâb -Parlement- est un colonel. Parmi les postes occupés par les militaires, on trouve la présidence de la mairie d’une vingtaine de villes, une quinzaine de gouvernorats, ainsi que tous les postes sensibles au ministère de la Communication, à la présidence de la radiotélévision et même à la tête de deux partis politiques croupions.
Le rapport de la CIA est catégorique, il serait difficile à l’heure actuelle d’enlever le pouvoir à l’armée en Egypte. Au-delà du cas personnel d’Abdelfattah Sissi, c’est toute l’armée qui touche les bénéfices du coup d’Etat. Donc, le général sera candidat et gagnera haut la main et l’armée égyptienne aura finalement son Etat, comme du temps de Nasser.
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