C’est désormais un secret de polichinelle en Arabie Saoudite. Le prince Bandar Bin Soltane qui est officiellement en congé maladie, serait en train de bouder. Rappelé à l’ordre par le roi Abdallah et recadré par le prince héritier Salmane Bin Abdelaziz, l’enfant terrible de la dynastie des Saoud aurait commis l’irréparable en se mettant à dos l’administration américaine. Le prince Soltane, qui a rencontré par deux fois le président Vladimir Poutine, a essayé de le convaincre de vendre des missiles balistiques capables d’atteindre Téhéran. Là-dessus, le chef de l’Etat russe avait mis fin à l’entretien, puisque l’Iran reste le principal allié de Moscou dans la région. Un autre sujet a causé cette disgrâce. L’engagement contre les islamistes du monde arabe et notamment contre les Frères musulmans commence à se révéler contre-productif. Le fonds de commerce idéologique de l’Arabie Saoudite est justement le panislamisme. Avec la politique prônée par le prince Bandar, il était soumis à rude épreuve et le royaume wahhabite risquait de se retrouver coupé de son arrière-garde au profit de son ennemi de toujours : l’Iran. D’autant plus que la situation en Syrie commence à basculer en faveur du régime de Bachar Al Assad, que l’Egypte s’enfonce dans un régime répressif et que la Turquie, autrefois allié indéfectible, regarde avec insistance du côté de Téhéran. Des sources proches du palais hachémite à Aman, affirment que la politique saoudienne en relation avec ces dossiers va connaître bientôt quelques changements. Les princes Mohamed Bin Nayef et Abdelaziz Bin Abdallah sont aujourd’hui les interlocuteurs des militaires égyptiens et des jihadistes syriens. Affaire à suivre.
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