Même au sein des partis politiques le mieux disposés envers le publicitaire marocain Noureddine Ayouch, c’est l’indignation. Autant sur le fond que sur la forme, le patron de l’agence Shem’s Publicité, a mis en colère les politiques marocains qui pensent qu’il est « entré par effraction » dans un domaine qui est le leur. En effet, que ce soit chez le PJD, l’Istiqlal, l’USFP ou le PPS, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer « l’amateurisme » et surtout la « précipitation » de Noureddine Ayouch par rapport à un sujet qui peut vite virer au pugilat public. Il y a une semaine, Ayouch avait fait, au nom de sa fondation Zakoura, une recommandation au roi du Maroc pour que l’enseignement soit dispensé dans les écoles en darija -dialecte marocain non écrit- au lieu de l’Arabe classique. Une position partagée par certaines personnalités qui n’osent pourtant pas en faire exigence publique. « Ce monsieur ne comprend rien aux subtilités politiques du pays. Il est en train de livrer les prochaines élections communales sur un plateau en argent au PJD », s’insurge un ministre en fonction. Le parti islamiste PJD fait de la défense des valeurs de l’arabité et de l’islam son cheval de bataille face à une élite politico-économique francophone. D’ailleurs, le mot « complot » contre la langue arabe et l’Islam a vite fait son apparition dans les forums sociaux. Certains appellent même à une forte mobilisation, semblable à celle de l’année 2000 contre le plan d’intégration de la femme dans le développement, afin de couper court à cette initiative. «Les apprentis sorciers qui pensent qu’en instaurant le dialecte à l’école au lieu de l’arabe vont contrer l’islamisme se gourent lourdement. Ils n’ont qu’à méditer les exemples turc et pakistanais », rappelle cynique le patron d’un parti de la gauche.
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