Au Maroc, il n’est plus question ces derniers temps que des sorties médiatiques intempestives et iconoclastes du secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat. Le 1er mai, le leader du parti nationaliste franchit un nouveau cap dans ses attaques contre le gouvernement d’Abdelilah Benkirane, dont il est pourtant l’un des principaux piliers, en accusant un ministre de s’être rendu au parlement en état d’ébriété. La cible semblerait être un ministre du PPS, dont le patron qui n’est autre que Nabil Benabdallah, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, est rentré dans une colère noire. Il est allée jusqu’à qualifier Hamid Chabat de « décadent et de minable». La réunion de la majorité gouvernementale n’a pas permis de remettre les pendules à l’heure entre ses composantes, même si le dirigeant de l’Istiqlal aurait, d’après des sources qui ont assisté à la réunion, calmé le jeu après les protestations véhémentes du chef du gouvernement et du secrétaire général du PPS. Mais apparemment, ce n’était que partie remise. De retour dans son fief de Fès, Hamid Chabat retrouve ses relents guerriers et dégaine une autre fois en accusant la moitié des ministres du gouvernement d’être des « soûlards ». Le PJD, le parti islamiste qui dirige le gouvernement, a certainement dû apprécier, d’autant plus que Chabat a ciblé deux de ses « stars », les députés Abdallah Bouanou et Abdelaziz Aftati à qui il a demandé d’aller consulter un psychiatre. Les Marocains peu habitués à des joutes politiques aussi violentes s’attendent à ce que cela se termine par une rupture fracassante. Pour le moment, le leader de l’Istiqlal refuse d’atténuer ses piques contre les ministres et décline également l’invitation que lui a adressée Benkirane pour se retirer de ce même gouvernement. Face à cette situation, les échanges risquent de devenir encore plus nauséabonds qu’auparavant. A vos masques.
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