De son enfance tunisienne, il aura gardé le goût de la bonne chère et des rondeurs dont il essaie régulièrement de se débarrasser à coups de régimes et de joggings musclés.
Propulsé patron de la vénérable Agence Française de Développement (AFD), Dov Zerah a désormais une formidable machine à mettre au service d’un réseau implacable et tentaculaire. Ce poste, c’est Philippe Séguin qui l’avait voulu avant son décès pour son poulain-tunisien comme lui-, revenu à la cour des comptes après une courte traversée du désert et des ambitions ministérielles qui s’étaient heurtées au barrage catégorique de François Fillon, qui ne goutait que très modérément le penchant de Zerah pour les intrigues tardives et les visiteurs du soir. Néanmoins, Zerah n’est pas un homme que Sarkozy voulait garder hors du système trop longtemps, de peur de le voir travailler contre les réseaux Présidentiel, ou pire, d’être récupéré par l’ennemi congénital, Dominique de Villepin. Affectif par nature, studieux et intransigeant par formation (Science Po Paris, ENA, IHEDN), Dov Zerah est l’archétype des «hommes de mission» qu’affectionne Nicolas Sarkozy, et sera particulièrement précieux pour garder le contact avec le «continent», et reconstituer des alliances mises à mal tour à tour par le quai d’Orsay ou le nouveau M. Afrique du «Château», André Parant. Commandeur du Mérite Sénégalais, Zerah pourrait se montrer particulièrement précieux pour contenir les «élans» du Président Abdoulaye Wade, qui souffle le chaud et le froid avec Paris. Tutoyant la plupart des ministres du village africain, la candidature de «Dov» a écrasé celle de tous les candidats potentiels à la tête de l’AFD, dont celle de Philippe de Fontaine-Vive, éternel vice-président de la Banque européenne d’Investissement (BEI), qui changerait volontiers de poste. ..