Plusieurs personnalités algériennes de premier plan ont choisi la fin du processus électoral, avec la proclamation des résultats des élections communales, pour tirer la sonnette d’alarme à propos de la situation du pays. [onlypaid]
Le plus virulent a été sans conteste, l’ancien premier ministre et ancien ministre des Finances, Ahmed Benbitour. Economiste chevronné et homme politique réputé intègre, Benbitour a vilipendé dans la presse algéroise, la cécité du pouvoir algérien qui hypothèque l’avenir des générations futures d’Algériens. L’ancien premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika qui avait démissionné pour incompatibilité d’humeur avec le président, estime que l’actuel locataire d’El Mouradia mène le pays vers le chaos. A ses proches, Ahmed Benbitour avoue que la gouvernance économique en Algérie est catastrophique. « Sur le prix du baril de pétrole algérien exporté, 70 dollars sont consacrés aux dépenses de fonctionnement et non d’investissement », a déclaré récemment Ahmed Benbitour, rejoint dans son analyse pessimiste par Abdelmejid Attar. Cet ancien directeur général de la Sonatrach prévoit que l’Algérie arrivera en 2022 à un point de rupture des ses exportations d’hydrocarbures.
Le même son de cloche est venu du conseiller aux droits de l’homme d’Abdelaziz Bouteflika. Lors d’une interview sur les ondes de la radio publique algérienne, Chaîne III, Me Farouk Ksentini, pourtant très conciliant avec le pouvoir, a dressé un tableau noir de la situation politique du pays qu’il a qualifiée de «maffieuse » et soumises aux « marchandages électoraux ». Me Ksentini a reconnu qu’en Algérie « les choses ne s’améliorent pas ». Sur ce point, une autre personnalité très respectée en Algérie n’a pas mâché ses mots. Le doyen Ahmed Mahiou, éminent constitutionnaliste, a précisé dans un colloque à Alger que la démocratie avait reculé dans le pays depuis la réforme constitutionnelle de 2008 qui a concentré tous les pouvoirs entre les mais du président de la république. L’ancien doyen de la faculté de droit d’Alger n’a pas omis de commenter indirectement les dernières élections communales qui ont vu l’ergence d’un nouveau parti sorti de nulle part -le Mouvement populaire Algérien- en estimant que la création d’une multitude de partis est de « l’anti-démocratie ».
Cette salve de critiques adressée au pouvoir algérien par des personnalités qui sont loin d’être en rupture de ban avec le système ont, d’après les connaisseurs de la scène politique algérienne, un fil conducteur. Plusieurs centres de pouvoirs en Algérie craignent que le pays ne sombre à nouveau dans une crise dévastatrice. Ils feraient pression pour que la succession d’Abdelaziz Bouteflika soit le moment d’enclencher une véritable rupture avec la situation qui prévaut actuellement. [/onlypaid]
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