Si à Alger on est de plus en plus certain que le président Abdelaziz Bouteflika va aller jusqu’au terme de son mandat en 2014, cela n’empêche pas le palais El Mouradia et les principaux généraux de l’armée de combiner leurs efforts afin de préparer la succession.[onlypaid]
Ainsi, depuis que la piste des deux anciens premiers ministres, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia a été définitivement écartée en raison de leur impopularité et de leur image désastreuse auprès de l’opinion publique algérienne, et que l’option Saïd Bouteflika a été remisée au placard -jugée trop crisogène, les recherches se portent vers une personnalité jeune et avec peu de passif. Le clan présidentiel et l’armée semblent vouloir donner sa chance au nouveau premier ministre Abdelmalek Sellal. Sa nomination à la tête du gouvernement serait, d’après des sources bien informées à Alger, une période de probation avant de lui conférer les rênes du pays. Abdelmalek Sellal qui jouit de la confiance totale du clan présidentiel, présente aussi l’avantage d’être un pur produit de la bureaucratie algérienne. Ayant commencé sa carrière au ministère de l’Intérieur où il a été wali, notamment d’Oran et de Laghouat, il a quitté la carrière sécuritaire à la veille du basculement de l’Algérie dans la « sale guerre », la guerre civile des années 90. Son nom n’a jamais été cité dans la gestion sécuritaire de la décennie 1990 quand l’Etat algérien et les groupes armés islamiques se livraient une bataille sans merci. Avant qu’il ne soit brièvement nommé ministre de l’Intérieur en 1998, il a surtout officié au sein de l’outil diplomatique en tant que chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères, puis en tant qu’Ambassadeur en Hongrie. Depuis l’arrivée
d’Abdelaziz Bouteflika à El Mouradia, Abdelmalek Sellal fera partie de tous les gouvernements sans interruption, occupant le ministère de la Jeunesse et des sports, celui des Travaux publics, puis celui du Transport et, finalement celui des Ressources en eau. A cet égard, il peut se targuer d’une longue expérience gouvernementale, mais également d’une expérience électorale puisqu’il a mené par deux fois la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika. En tant que premier ministre, il aura deux années pour prouver aux généraux tout le bien que Bouteflika pense de lui. Abdelmalek Sellal, en plus de ne pas avoir une personnalité polémique, a pour lui l’avantage d’être issu de l’Est du pays, plus précisément de Constantine, et de rompre avec les hommes politiques qui détiennent leur légitimité de la période révolutionnaire. « C’est le modèle même du haut cadre algérien façonné par la bureaucratie du pays post-indépendance avec ses défauts, mais aussi avec ses avantages », explique mi-figue mi-raisin un ancien ministre algérien.
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