A Alger, les responsables avaient mis ce lundi, les petits plats dans les grands pour recevoir la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. A son arrivée dans la capitale algérienne très tôt le matin, son homologue Mourad Medelci était sur le tarmac de l’aéroport.[onlypaid]
D’après des membres de la délégation américaine, si l’accueil a été très chaleureux, le ministre algérien des Affaires étrangères s’est empressé de planter le décor à l’intérieur même de la voiture qui l’emmenait avec Hillary Clinton à sa résidence algéroise. Les Américains, de leur propre aveu, ne s’attendait pas à une partie de plaisir en Algérie. Lors du déjeuner à El Mouradia avec un Abdelaziz Bouteflika pour une fois en forme, les choses ont été dites clairement du côté algérien. Le président algérien aurait, arguments à l’appui, expliqué à la secrétaire d’Etat américaine qu’une intervention militaire étrangère au Nord du Mali risquait de radicaliser encore plus non seulement les populations de l’Azawad, mais également celles du Sud de l’Algérie où vivent 50 mille Touaregs. Ainsi que les populations du Niger, du Tchad et de l’Est mauritanien. Les Algériens craignent qu’une présence militaire occidentale au Sahel n’attise davantage les velléités terroristes des djihadistes d’Afrique du Nord. Lors de cette brève visite, Abdelaziz Bouteflika a eu tout le loisir de réexpliquer au Américains la feuille de route algérienne qui consiste en l’envoi d’une force militaire africaine sans que l’Algérie n’intervienne directement sur le terrain. Une position que le Département d’Etat ne comprend pas, conscient que la non participation d’Alger à une telle intervention risque de condamner l’opération.
Aujourd’hui, Washington semble obligé avec Paris à faire cavalier seul dans une région à risques, et qui rappelle aux Américains le « bourbier » somalien, d’où ils ont dû se retirer dans la précipitation en payant seuls les pots cassés.[/onlypaid]