L’ancien ambassadeur américain en Irak, Ryan Krocker a, lors de son intervention dans la conférence tenue sous le thème « Sécurité et stabilité » au Centre des Etudes Stratégiques et Internationales à Washington, évoqué les relations difficiles entre les forces politiques et militaires qui sont aujourd’hui au pouvoir en Irak.
Le diplomate américain qui parle et écrit en arabe, a souligné, parallèlement, que l’armée américaine stationnée encore en Irak a réparti, depuis son occupation de ce pays, environ 2000 officiers appartenant aux services de renseignements, de la formation et de la communication politique, sur les différentes forces de l’armée irakienne. Le constat le plus significatif établi par Krocker, qui était le chargé d’affaires auprès de l’ambassade américaine à Beyrouth, au moment même où son QG a subi le grand attentat qui a coûté la vie, en 1984, à une soixantaine de responsables de la CIA dans la région du Moyen-Orient, est qu’il y a une rupture, à l’heure actuelle, entre les dirigeants civils siégeant dans la zone verte et les dirigeants militaires irakiens qui sillonnent les rues de Baghdad. Ces derniers, qui sont en contact permanent et direct avec la population, ressentent ses souffrances et connaissent ses problèmes. Ce qui veut dire que le moment venu, le premier ministre Nouri Al Maliki ne pourrait guère compter sur ces forces militaires.