C’est lui qui avait forcé le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui à prendre la décision de protéger les jeunes manifestants de la place Tahrir au lendemain de la journée de colère du 20 janvier 2011. C’est lui aussi qui a poussé les généraux à accepter le résultat des élections présidentielles ayant consacré la victoire du frère musulman Mohamed Morsi. Lui, c’est [onlypaid]
le général Sami Anan, désormais l’homme fort de l’Egypte et le garant de la transition démocratique que vit le pays. Contrairement à la majorité des hauts gradés de l’armée égyptienne issus de la Haute-Egypte, Sami Hafez Anan est, lui, originaire de la région de Mansoura dans le delta du Nil en Basse-Egypte. Ses origines et son éducation font de lui un homme ouvert, mesuré et moins emporté que ses collègues. Sa formation initiale effectuée en Union Soviétique est vite gommée par de longs stages dans les académies militaires françaises, britanniques et américaines. De 1969 à 1973, il participe à la guerre d’usure et à la guerre d’octobre contre Israël. Cette expérience militaire finit par le convaincre que l’Egypte n’a pas les moyens de mener des guerres contre l’Etat hébreu. Nommé chef d’Etat-major par Hosni Moubarak sur proposition de Mohamed Hussein Tantaoui, Sami Anan fait montre rapidement d’un esprit de commandement et de très bonnes dispositions politiques. L’homme ne s’expose pas beaucoup devant les médias. Il préfère tisser des liens d’amitié avec ses subordonnés tout en se faisant respecter. Parmi les hauts gradés égyptiens, on savait qu’une lutte sourde l’opposait à l’autre général fort du régime, Omar Soleiman, patron des puissantes Moukhabarat et homme de confiance du raïs. Les choses allaient rapidement tourner à l’avantage du chef d’état-major qui pousse en coulisses pour lâcher le régime de Hosni Moubarak qu’il sait définitivement condamné. Pour Sami Anan, l’armée constitue la colonne vertébrale du pays et en soutenant le régime « pourri » du raïs, elle risquait de perdre son prestige acquis tout au long des guerres menées contre Israël. Aujourd’hui, derrière le maréchal Tantaoui, il se présente comme le militaire le plus haut gradé et le plus influent et qui, d’après des sources bien informées au Caire, jouit de très bons rapports avec les Frères musulmans. A 64 ans, il sera sans doute l’homme qui accompagnera la mise en place du nouveau régime politique égyptien.[/onlypaid]
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