Le Quai d’Orsay est particulièrement inquiet de la situation en Tunisie. Les rapports que les diplomates français en poste à Tunis font parvenir à leur ministère sont alarmants. Le comportement chaotique de l’exécutif est tout sauf rassurant.[onlypaid]
Les rapports signalent un pays en proie à des dissensions entre ses dirigeants et qui va à la dérive. Premier sujet d’inquiétude, est l’état du président Moncef Merzouki qui serait en pleine dépression après la démission de plusieurs de ses conseillers et surtout suite aux graves divergences qui l’opposent à son chef du gouvernement et au parti Ennahda. « Merzouki est un révolutionnaire naïf. Un idéaliste. Il croit encore à l’honneur et aux bonnes manières en politique, alors qu’en face de lui Ennahda est un spécialiste des coups tordus et du marchandage », fait remarquer un ancien ministre bourguibien. Un autre motif d’inquiétude apparaît également. C’est le manque de technicité pour ne pas dire de compétence de l’actuel gouvernement et de son chef. Les décisions ne sont pas prises par Hamadi Jebali tout seul. Rached Ghannouchi est très présent, notamment au ministère des Affaires étrangères qu’il contrôle à travers son gendre Rafik Abdeslam. En tout cas, d’après les chancelleries occidentales, la situation serait très préoccupante et le seul espoir pourrait venir de la naissance d’une véritable opposition laïque et moderniste qui pourrait constituer une alternative crédible, voire un contrepoids efficace face aux islamistes. [/onlypaid]
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