Trois semaines après les élections législatives, le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas encore nommé de premier ministre pour constituer le gouvernement. Le locataire du palais El Mouradia a, dans un geste qui a déconcerté tous les observateurs, mis fin aux fonctions de six ministres pour cumul de mandats. « Ubuesque. Totalement hors histoire », juge un ancien ministre algérien. Alors que nous nous attendions à la nomination rapide d’un premier ministre, au regard des résultats des élections qui ont donné une majorité absolue à deux partis, le pouvoir tergiverse et accrédite l’idée de grandes divergences à la tête de l’Etat. D’après un diplomate français, l’Algérie est dirigée aujourd’hui par des « vieillards qui ont perdu tout sens de l’anticipation. Ils sont totalement coupés de la réalité ». La preuve, selon notre diplomate, c’est que le président a attendu une vingtaine de jours pour réfléchir à une nouvelle restructuration de l’exécutif. Un autre indicateur de la déliquescence du pouvoir en Algérie est également avancé. Alors qu’Abdelaziz Bouteflika avait promis le poste de président de l’APN à Rachid Harroubia soutenu par Abdelaziz Belkhadem, c’est Larbi Ould Khelifa qui, à la surprise générale, a été sorti du chapeau à la dernière minute. « C’est un lâchage en règle d’Abdelaziz Belkhadem dont le compte à rebours à la tête du FLN est déjà enclenché », croit savoir un haut cadre du parti historique. En attendant donc la nomination d’un nouveau premier ministre, le tout Alger bruit de rumeurs alors que l’Algérien moyen regarde ailleurs, écœuré par tant d’approximations dans la gestion des affaires de l’Etat.
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