« Les militaires ont réussi un parfait hold-up ». Les mots sont ceux d’un ambassadeur européen en poste au Caire, en réaction aux premières tendances des élections présidentielles égyptiennes, qui donnent un face-à-face inédit entre le candidat des frères musulmans Mohamed Morsi et celui de l’ancien parti hégémonique, le général Ahmed Chafik. [onlypaid]
Le Haut conseil militaire au pouvoir depuis l’éviction de Hosni Moubarak, avait bien caché son jeu. Comme nous l’avions déjà annoncé dans Maghreb-Intelligence, N° du 15 décembre 2010, le général Ahmed Chafik était le favori des militaires et des Américains pour remplacer le président vieillissant. Les hauts gradés avaient essayé, aux premières heures de la révolution, de le mettre aux avant-postes, mais le souffle de la révolution l’avait également emporté. Pas pour longtemps cependant. Rapidement, Chafik refait surface et annonce qu’il allait briguer la présidence. Homme intègre, il n’a pas fait l’objet de poursuites judiciaires comme l’ont été les caciques de l’ancien régime déchu. Il a commencé par réunir autour de lui les barons du PND qui sont restés actifs dans plusieurs villes égyptiennes. Ensuite, il a pu prendre l’avantage sur le général Omar Souleiman, un autre candidat de l’armée. D’après des sources bien informées au Caire, c’est lors d’une réunion houleuse de l’Etat-major de l’armée égyptienne que le général Ahmed Chafik a été choisi. Le maréchal Tantaoui et le général Anan ont pesé de tout leur poids pour faire pencher la balance en faveur de l’ancien ministre de l’Aviation civile. En éliminant prématurément les deux candidats les plus populaires que sont le frère musulman Khairat Al Chater et le salafiste Hazem Saleh Abu Ismaïl, les militaires ont ouvert un boulevard devant le général Ahmed Chafik. En outre, le candidat nassérien indépendant Hamdin Sabahi a marché sur les plates-bandes d’Amr Moussa et le candidat islamiste indépendant a affaibli les chances d’Abdel Mounaîm Abou Al Foutouh. Résultat des courses, une finale prévue entre Chafik et Morsi. Le général aurait même l’avantage lors du deuxième tour en bénéficiant de l’appui des Coptes, des militaires et des anciens du PND.[/onlypaid]
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