En chute libre dans les sondages, fragilisé à la fois par sa défaite aux régionales et par le tsunami politico-médiatique provoqué par l’affaire des rumeurs sur son couple, Nicolas Sarkozy veut reprendre la main et se donner les moyens d’aborder dans de bonnes conditions l’échéance de la présidentielle 2012. Le chef de l’Etat français semble désormais vouloir procéder à un nouveau remaniement ministériel à l’automne,
une fois finalisée la négociation cruciale sur l’avenir du système de retraites. Rien n’est évidemment arrêté, mais le président souhaiterait un gouvernement plus cohérent et resserré. Parmi les partants probables, Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie, qui n’a plus la cote à l’Elysée, et qui n’a jamais réussi à se faire adopter par la majorité, qui lui reproche son côté paillettes et son passé d’homme de gauche.
Le mouvement, qui devait initialement être circonscrit à la sphère gouvernementale, pourrait aussi concerner les collaborateurs directs du chef de l’Etat. La communication chaotique autour de l’affaire des rumeurs a laissé des traces et a fragilisé l’équipe dirigée par Claude Guéant, tout puissant secrétaire général de l’Elysée. A en croire des sources proches du Château, l’idée d’un « grand chambardement » impliquant le départ de Guéant commencerait à faire son chemin. Il ne s’agit pour l’instant que de conjectures, mais l’actuel bras droit de Nicolas Sarkozy pourrait se laisser séduire par un grand ministère régalien, comme l’Intérieur ou les Affaires étrangères. Le quai d’Orsay aurait sa préférence. Reste à trouver l’oiseau rare pour le remplacer à l’Elysée. Un seul homme semble avoir le profil requis : Nicolas Bazire, l’ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur à Matignon, entre 1993 et 1995. Très proche de Nicolas Sarkozy, cet énarque a été le témoin de son mariage avec Carla Bruni le 2 février 2008. Cependant, il gagne très bien sa vie dans le secteur privé, comme numéro deux du groupe de luxe LVMH, dirigé par Bernard Arnault. Sera-t-il disposé à consentir un gros sacrifice financier pour se lancer dans une nouvelle aventure politique après une première expérience malheureuse ? Affaire à suivre…