La balance penche pour le moment, plutôt en faveur de l’ancien Premier ministre ivoirien,
Alassane Dramane Ouattara (ADO) qui dispute le second tour des présidentielles en Côte d’Ivoire à son rival le président sortant, Laurent Gbagbo.
Crédité de 32% des voix au 1er tour, Ouattara saura-t-il être assez convaincant pour récupérer les voix des militants et sympathisants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président et candidat malheureux, Henri Konan Bedié ? Ce dernier, en adoubant Ouattara, espère faire basculer le scrutin grâce à ses 25% de voix obtenus au premier tour, le 31 octobre dernier. Une alliance qui risque fort, si les électeurs suivent les consignes de Bedié, de faire tomber Gbagbo, même s’il n’y a encore aucune garantie réelle que les électeurs du PDCI suivent Ouattara. Surtout que Gbabo, déjà crédité de 38 % des voix au 1er tour, a l’avantage de l’ancienneté pour avoir logé au palais présidentiel. Pour l’instant, les deux candidats ne se font pas de cadeaux. Au contraire, ils se livrent une rude bataille des rues qui met en prise les partisans de deux adversaires. Les esprits s’enflamment à la lecture des affiches électorales ou à l’audition des discours chargés de reproches virulents et acerbes, de chacun des deux candidats.
Comme au premier tour, le candidat du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo, met dans la balance sa figure historique et se pose en incarnation de la nation. Quant à Alassane Ouattara, il s’emploie à valoriser l’alliance qui l’unit à Henri Konan Bédié, ainsi qu’aux autres leaders et aux jeunes du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition de l’opposition. Son objectif ? Que l’accord parfait qui transparaît sur les affiches se transforme en un report en sa faveur des voix de Bédié et de Mabri Toikeusse (Union pour la démocratie et la paix en Côte d’ivoire, UDPCI).
En prévision de toute mauvaise tournure au lendemain du vote de dimanche, l’armée a déjà déployé quelque 2.000 hommes dans les rues, en plus des 2.000 hommes armés déployés par les rebelles des Forces nouvelles (FN), qui contrôlent le Nord du pays depuis 2002 et des 8.000 gendarmes déjà mobilisés depuis le premier tour.
Quel que soit le gagnant, il s’agit du premier scrutin totalement libre que connaît le pays depuis son indépendance. Mais cela suffira-t-il pour calmer les esprits et sceller la réconciliation entre le Nord et le Sud après tant d’années de guerre civile ?