Nouakchott servira vraisemblablement de fil conducteur qui
mènera à la libération des 7otages retenus par AQMI, la branche d’Al Qaïda au Maghreb. C’est en tout cas ce que laissent penser les intenses et discrètes consultations en cours entre Paris et Nouakchott. Exit donc l’option militaire, que les deux capitales avaient conjointement expérimentée, mais sans grand résultat, le 22 juillet contre un camp d’Al Qaïda au Mali. Face aux exigences des ravisseurs et aux menaces proférées par Ben Laden contre la France, Paris et Nouakchott semblent avoir définitivement opté pour la négociation. Une option dans laquelle la Mauritanie joue un rôle essentiel. Déjà Nouakchott aurait établi des contacts avec des membres d’AQMI qui retiennent les 7 employés d’Areva, 5 français et 2 africains, quelque part dans l’immensité désertique du Mali. En Mauritanie même, les autorités auraient engagé des contacts avec les salafistes condamnés à mort pour l’assassinat, en décembre 2007, de 4 touristes français. La libération de ces jihadistes fait, en effet, partie des exigences d’AQMI pour relâcher les otages français et leurs deux compagnons d’infortune africains. D’ailleurs, pour donner un caractère solennel à cette volonté de dialogue, un colloque a été organisé à Nouakchott autour d’une Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme (SNLT). Parallèlement, les forces mauritaniennes envoyées au Mali pour traquer les islamistes, ont été rapatriées dans un geste clair d’apaisement envers AQMI. Les choses ainsi présentées, Nouakchott pourra se défendra le moment venu d’avoir agi sous la pression étrangère. Acte 2 du scénario : une fois l’échange des prisonniers salafistes contre les otages convenu, le versement de la rançon, autre exigence d’AQMI, serait une simple formalité. L’Elysée, de son côté, assume son rôle. Le ministre français de la défense, Hervé Morin, a annoncé l’intention de Paris de retirer son contingent d’Afghanistan en 2011, même s’il dément que la France agisse sous la pression d’Al Qaïda.