Après la réussite de la succession du pouvoir à Damas il y a dix ans, entre le défunt président Hafez et son fils Bachar El Assad, tout porte à croire que cette pratique est en phase de devenir une tradition dans les républiques afro-arabes.
C’est le cas particulièrement des Gueddafi à Tripoli, des Moubarak au Caire et des Wade à Dakar. Pour ce dernier cas, le président Abdoulaye Wade, qui se trouve particulièrement harcelé ces derniers temps par son opposition, a choisi la Radio Europe 1, pour réagir aux accusations de ses détracteurs qui se ravivent à l’approche des présidentielles de 2012. Le vieux Wade qui se trouvait à Paris pour assister au défilé du 14 juillet a rejeté en bloc les accusations de l’opposition, affirmant sur les antennes de la radio française, avoir nullement l’intention d’installer son fils Karim à la présidence du Sénégal. « Je n’ai pas l’intention de mettre mon fils à ma place avant de partir », a soutenu le président Wade. Néanmoins, Karim, a-t-il soutenu, « est un citoyen sénégalais et est, à ce titre, libre de se présenter aux élections quand il le voudra ». « C’est même une injure au peuple sénégalais de dire (…) que les Sénégalais vont accepter que quelqu’un qu’ils aiment bien, le président Abdoulaye Wade, dise « maintenant vous prenez mon fils ». « Il n’en est pas question », a soutenu le chef de l’état sénégalais. Mais l’opposition voit les choses autrement. Le président Wade aurait bel et bien l’intention de se faire remplacer par son fils Karim, surtout après l’échec de se dernier d’accéder à la tête de la mairie de Dakar lors des élections de mars 2009. Avec un budget annuel important, celle-ci allait offrir à Karim, actuel ministre de la Coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures, l’opportunité de «démontrer» ses capacités managériales, mais aussi, un cadre idoine pour rabattre le maximum de soutien politique en prévision des présidentielles de 2012.