La situation est devenue tellement tendue ces derniers mois à Bamako qu’il était impossible que les choses puissent demeurer longtemps inchangées, selon les observateurs. Les premiers signes avant coureurs sont venus de l’armée qui, face à la grave situation dans le nord du pays, a commencé à montrer des signes d’impatience, notamment avec l’inexorable avancée des forces rebelles des Touaregs dans l’Azawad. [onlypaid]
Le président malien, fortement décrié, était soupçonné de céder à la pression de l’Algérie et de la Mauritanie et de ne pas avoir mis toutes ses forces dans la bataille de crainte de jeter près d’un million de personnes sur les chemins de l’exil. Amadou Toumani Touré qui s’apprêtait à remettre son mandat en jeu, a donc payé chèrement ses tergiversations. Dans la nuit du mercredi à jeudi, plusieurs centaines de soldats se sont mutinés sous la conduite du capitaine Amadou Hawa Sanogo. Au départ, ils voulaient faire entendre raison au président ATT et le pousser à lancer une offensive générale dans le Nord du pays. Mais au fil des combats contre les force loyalistes, les mutins ont poussé la logique jusqu’au bout et annoncé jeudi matin un changement du régime en place. D’après les informations dont nous disposons pour le moment, le président malien aurait été exfiltré du palais présidentiel juste avant l’arrivée des mutins. Il aurait pris une destination encore inconnue et qui pourrait être la Mauritanie. D’un autre côté, personne n’est encore sûr de la composition de l’énigmatique Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État. Seul son chef, le capitaine Amadou Sanogo et le porte-parole, le Lieutenant Amadou Konaré, sont connus. Selon un diplomate européen à Bamako, ce coup d’Etat intempestif est à la fois une réaction contre le président, le gouvernement civil et la grande hiérarchie militaire, soupçonnée de corruption et d’incompétence par les hommes de troupe.[/onlypaid]
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