Malgré les conseils qui lui ont été donnés par ses proches, et notamment par Safwat al Charif, l’homme fort du Parti national au pouvoir et son compagnon de route, le président égyptien Hosni Moubarak s’entête toujours à ne pas nommer de vice-président.
Les mêmes conseils «amicaux» ont été prodigués au Raïs de la part des pontes de l’administration américaine et ont été à plusieurs reprises déclinés. Pis encore, Moubarak, a envoyé un message critique via l’ambassadeur américain au Caire dans lequel il a fait savoir qu’il n’admettra aucune ingérence étrangère dans les affaires internes de son pays. Concernant la succession, les chances de son fils cadet Jamal s’amenuisent au fil des jours. Washington a déjà informé discrètement ses multiples relais au sein des forces politiques égyptiennes, de l’armée et des différentes associations actives sur le terrain, que Jamal Moubarak ne serait pas -selon elle- l’homme de la situation. Cependant dit, Washington est resté prudente quant au nom de celui qui pourrait éventuellement remplacer l’actuel président en cas de vacance du pouvoir.
De son côté, l’armée et les Moukhabarates, acteurs majeurs de la scène politique égyptienne, exerceraient en ce moment des pressions discrètes sur Housni Moubarak afin qu’il cède et nomme un vice-président. De sources concordantes au Caire, l’on apprend que le général Omar Suleïman, patron des services de renseignements militaires, n’est plus dans la course à la présidentielle, et ce, malgré les pronostics de certains observateurs. S’il est sûr qu’il devrait jouer un rôle primordial lors de la succession, son âge (il a 74 ans) serait son principal handicap. Le Général Mohamed Tantaoui, autre nom cité pour la course à la présidence, ne semblerait pas intéressé par ce poste et il l’a déjà fait savoir autour de lui. D’après un conseiller d’Omar Suleimane, c’est le Maréchal Reda Mahmoud Hafez, âgé de 58 ans, qui aujourd’hui constitue une alternative crédible. Il aurait toutes ses chances d’autant plus qu’il dirige les forces aériennes dont est issu …Housni Moubarak en personne.