Depuis le retour du président Hosni Moubarak d’Allemagne où il a été hospitalisé pendant une vingtaine de jours, des envoyés spéciaux de la présidence égyptienne sillonnent les capitales arabes les plus importantes. Premier motif de ces visites tenues secrètes : rassurer les principaux pays amis sur l’état de santé et les capacités du rais à diriger son pays.
Deuxième motif de ces visites, inavoué celui-ci, est de couper court à l’élan de sympathie que suscite parmi les élites et les médias arabes la probable candidature d’Ahmed Al Baradei, ancien directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, à la présidence de la république égyptienne.
C’est le Koweït le premier qui s’est incliné devant la « pression amicale » égyptienne en interdisant un meeting des partisans d’El Baradei qui devait se tenir à Koweït City. Le deuxième pays à répondre favorablement aux requêtes égyptiennes est l’Arabie Saoudite qui a gentiment demandé à ses « médias » de passer la « brosse à luire » pour le régime égyptien. Ainsi, des portraits élogieux ont été diffusés sur la chaîne panarabe à capitaux saoudiens Al Arabiya et sur les quotidiens londoniens Al Hayyat et Asharq Al Awssat.
Il faut dire qu’au sein du régime égyptien c’est un peu la panique depuis le retour d’El Baradei et la maladie de Hosni Moubarak d’autant plus que le successeur putatif, Gamal Moubarak, n’arrête pas de montrer des signes récurrents de faiblesse compliquant ainsi ses chances de succéder un jour à son père.