
La diplomatie algérienne semble se perdre dans un tourbillon de crises et d’incompréhensions géopolitiques, provoquant un isolement de plus en plus prononcé sur la scène internationale. Selon des services de renseignement européens bien implantés à Alger, le « cerveau stratégique algérien », incarné par la présidence, l’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP), et les services secrets du pays (DDSE, DGSI), est désormais paralysé. La récente brouille avec le Maroc, l’Espagne, la France, Les Emirats Arabes Unis, le Niger et le Mali en est la preuve flagrante : Alger semble multiplier les faux pas diplomatiques sans véritablement se soucier des conséquences.
L’escalade avec la France est un parfait exemple de cette dérive. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment annoncé une “riposte graduée” à la suite du rejet par l’Algérie d’une liste de 60 de ses ressortissants devant être expulsés de France. Ce bras de fer révèle la profondeur de la crise et l’absence totale de volonté de compromis du côté d’Alger. La décision de suspendre l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens en est une autre illustration, accentuant un fossé diplomatique déjà profond.
Mais ce qui est frappant dans cette situation, « c’est la lenteur de la réaction d’Alger et son isolement croissant », décortique dans une note confidentielle la chancellerie d’un grand pays européen. En rejetant avec une telle fermeté la demande française, l’Algérie semble se fermer à des solutions pragmatiques, préférant maintenir une posture intransigeante, sans réellement comprendre l’évolution des relations internationales. « Les autorités algériennes semblent ignorer la dynamique géopolitique actuelle, où les alliances et les intérêts se réorganisent à une vitesse vertigineuse », analyse la même note.
Les tensions ne s’arrêtent pas à la France. L’Algérie se retrouve dans une position d’incompréhension totale face aux développements stratégiques dans la région du Maghreb et du Sahel, notamment avec le Maroc, le Mali et le Niger. Le gouvernement algérien, en dépit de son rôle clé dans le passé, semble désormais déconnecté des réalités régionales, en proie à des visions archaïques qui l’empêchent de saisir les subtilités des enjeux contemporains.
Ce paradoxe « d’un pays à la fois central par sa géographie et marginal par sa diplomatie actuelle semble sceller l’avenir de l’Algérie dans un isolement stratégique », s’alarme un ancien ambassadeur qui était longtemps en poste à Alger. Les prises de position du régime algérien, que ce soit sur le plan économique ou diplomatique, créent des inimitiés sans raison apparente, agissant ainsi comme un frein à son développement et à son influence régionale.
Le refus algérien de coopérer avec les grandes puissances et les voisins immédiats met en lumière « une crise de leadership où la vision du monde semble figée, et où la volonté de modernisation diplomatique semble absente », souligne la note confidentielle précédemment citée. Le pays semble dans une impasse, où ses propres décisions deviennent des boulets plutôt que des leviers de puissance.
Alger doit-elle enfin revoir sa posture ou s’enliser dans une isolation géopolitique qui pourrait avoir des conséquences dramatiques à long terme ? L’avenir immédiat pourrait bien en décider.