
En 2024, le Maroc s’est imposé comme le principal client gazier de l’Espagne, détrônant la France et le Portugal, partenaires historiques. Selon la Corporation des Réserves Stratégiques de Produits Pétroliers (Cores), le royaume chérifien a reçu 9 703 gigawattheures de gaz naturel, soit 27% des exportations espagnoles, acheminés via le gazoduc du Maghreb.
Cette hausse s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par la détérioration des relations entre l’Espagne et l’Algérie, principal fournisseur de gaz naturel de la péninsule ibérique. La reconnaissance par Madrid du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental en 2022 avait alimenté la méfiance d’Alger, qui refuse désormais que son gaz alimente directement le Maroc.
Malgré ces tensions, l’Espagne reste une plaque tournante de la distribution de gaz en Europe, grâce à ses infrastructures modernes, combinant gazoducs, usines de regazéification et stockages souterrains. Le Maroc profite ainsi de la position stratégique de l’Espagne comme plaque tournante de la distribution de gaz en Europe, pour renforcer sa sécurité énergétique dans un contexte où le gaz est appelé à jouer un rôle clé dans la transition énergétique, notamment avec l’intégration future des gaz renouvelables.
Par ailleurs, le projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, qui mobilise plusieurs gouvernements africains et institutions financières internationales, pourrait consolider davantage le rôle du Maroc comme acteur énergétique régional. Une dynamique qui redéfinit les équilibres énergétiques entre l’Afrique, l’Europe et les grandes puissances mondiales.