La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes en 2020 a marqué un tournant décisif dans le dossier du Sahara. Un rapport de la Carnegie Endowment for International Peace, rédigé par Sarah Yerkes et Natalie Triche, analyse les répercussions de cette décision et son impact sur la scène internationale.
Si certaines formulations du rapport restent nuancées, son message principal est clair : cette reconnaissance a renforcé la position diplomatique du Maroc tout en marginalisant les revendications séparatistes. Selon les auteurs, cette dynamique représente une opportunité pour parvenir à une solution définitive sous souveraineté marocaine.
Un soutien diplomatique renforcé
Loin d’être un acte isolé, la reconnaissance américaine a déclenché une vague de soutien international en faveur du Maroc. Autrement dit, cette reconnaissance a facilité l’adhésion d’autres pays à la position marocaine, notamment en appuyant l’initiative d’autonomie proposée en 2007, désormais considérée comme « la solution la plus réaliste ». Un autre signe de cette évolution est l’ouverture de 28 consulats étrangers dans les provinces du Sud, témoignant d’une reconnaissance de facto croissante de la souveraineté marocaine.
Le rapport met également en avant le développement économique du Sahara marocain comme un facteur déterminant de cette reconnaissance internationale. Les investissements étrangers, notamment américains, contribuent à dynamiser l’économie locale, renforçant ainsi l’intégration de la région.
Sur le plan sécuritaire, la stabilité de la région est un autre élément clé. Le mur de défense marocain est présenté comme un garant de la paix, ayant permis de repousser les incursions du Polisario et d’assurer un environnement sécurisé. Ce constat conforte la crédibilité du Maroc auprès de ses partenaires internationaux.
Vers une consolidation de la reconnaissance
Si la reconnaissance américaine est une avancée majeure, le rapport suggère plusieurs mesures pour la consolider davantage. Parmi elles, l’ouverture effective d’un consulat américain à Dakhla, l’intégration du Sahara marocain dans les exercices militaires bilatéraux tels qu’African Lion, ainsi que l’application des accords de libre-échange aux produits issus des provinces du Sud. Ces actions visent à renforcer la souveraineté effective du Maroc et à ancrer cette reconnaissance dans les faits.
En filigrane, le rapport met en évidence la continuité stratégique de la politique américaine envers le Maroc. Depuis plusieurs décennies, Washington privilégie la stabilité de son allié et soutient une solution réaliste et durable au différend régional. La nouvelle administration pourrait ainsi être appelée à renforcer encore davantage cet engagement.
