Par Maghreb Intelligence
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Les autorités algériennes ont lancé un véritable plan anti-Retailleau dans l’espoir de neutraliser le ministre français de l’Intérieur perçu comme étant le seul élément déclencheur de la crise avec la France et le principal instigateur des actions ou « manœuvres anti-algériennes en France ». Selon nos sources, Abdelmadjid Tebboune a demandé à tous ses services et toutes les officines du pouvoir algérien de se lancer dans une « guerre sans merci » contre Bruno Retailleau. Ce dernier est désigné comme l’ennemi public de l’Algérie et comme un danger majeur contre ses intérêts en raison de ses accointances avec l’extrême droite française et les lobbys marocains ou israéliens hostiles à la forte présence algérienne sur le territoire français.
Aux du régime Tebboune, Alger n’a pas de problème avec Paris. Elle a un problème avec Bruno Retailleau et ses alliés comme Xavier Driencourt ou les leaders du Rassemblement National ainsi que d’autres figures de la droite française accusées par le Régime Algérien « de rouler pour le Maroc et Israël » à l’image d’Eric Ciotti ou Christian Estrosi. Mais comment neutraliser Bruno Retailleau ? La stratégie d’Alger est d’oeuvrer pour l’isoler au sein de l »Etat français et torpiller sa relation avec Emmanuel Macron.
En clair, Alger veut utiliser tous les relais possibles pour inciter Emmanuel Macron à pousser Bruno Retailleau vers la démission ou la porte de sortie du gouvernement. Pour ce faire, la stratégie algérienne se basera sur des interventions régulières et renforcées de ses alliés politiques comme l’ancien ministre des Affaires Étrangères, Dominique de Villepin. Ce dernier a été prié par ses amis à Alger de multiplier les interventions médiatiques pour décrire Retailleau comme un partisan de la surenchère qui menace les intérêts diplomatiques de la France.
Par ailleurs, les lobbys proches du Régime Algérien travaillent sur un rapprochement accentué avec les réseaux de la gauche française notamment la France Insoumise de Mélenchon, le mouvement de gauche le plus populaire en Algérie notamment auprès de la communauté maghrébine et musulmane de France. L’objectif recherché est de créer une alliance avec cette gauche hostile à la politique droitière au sein du gouvernement et de motiver ainsi les ténors de la France Insoumise à multiplier les attaques virulentes contre Bruno Retailleau dont les éléments de langage qui communiqués au public français le présenteront comme un dangereux fasciste, raciste anti-musulman.
Pour séduire LFI et ses hauts responsables, les autorités algériennes envisagent de les convier en Algérie pour leur proposer le rôle d’intermédiaire dans cette crise avec Paris et en leur permettant de renforcer leur popularité auprès de l’électorat algérien de France en leur garantissant l’accès à de nombreuses tribunes médiatiques algériennes très suivies par la diaspora algérienne.
Enfin, en parallèle de ces actions publiques, Alger cherche à entreprendre dans les coulisses des actions de lobbying visant à réactiver ses anciens interlocuteurs privilégiés à Paris comme l’ancien ministre des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian qui sera chargé par Alger d’intervenir directement auprès de Macron afin de le mettre en garde contre les supposées « dérives » de Retailleau et leur impact sur les relations stratégiques avec l’Algérie.
En attendant les résultats escomptés, le Régime Algérien va verrouiller tous les dossiers de la coopération bilatérale avec la France et refusera tout contact avec le ministère dirigé par Bruno Retailleau tout en laissant la porte ouverte aux autres départements comme la diplomatie française dans l’espoir de voir cette stratégie aboutir à une nouvelle configuration permettant de « neutraliser » cet anti-algérien qui sème la zizanie entre les deux pays.