Le 6 décembre, les forces de l’ordre mauritaniennes opèrent une descente musclée dans un hôtel du centre-ville de Nouadhibou, au nord du pays. Ils appréhendent deux suspects sahraouis qui répondent au nom de Maminna Alaaguir Ahmed Baba et Aghdafna Ould Hamoudy Ould Ahmed Baba, âgés respectivement de 29 et 32 ans. [onlypaid] Aghdafna est le fils du représentant du Polisario dans la province de Cantabria. Ils sont suspectés d’avoir participé à l’enlèvement de deux ressortissants espagnols et d’une italienne dans les camps de Tindouf. Les forces de l’ordre mauritaniennes ont été informées de la présence des deux hommes dans le nord-ouest mauritanien depuis une quinzaine de jours par la DGSE française. D’après des sources bien informées à Nouakchott, Maminna et Aghdafna passent rapidement aux aveux face la surprise des responsables mauritaniens. Les révélations choquent tout le monde. Maminna qui est le cerveau de l’opération donne des noms. Et pas n’importe lesquels. L’opération d’enlèvement des trois travailleurs humanitaires a bénéficié de complicité dans toute la hiérarchie militaire du Polisario. Un « HC » du DRS à Nouakchott en informe sur le champ les services de Mohamed Médiène « Toufik ». Celui-ci qui a remué ciel et terre depuis le rapt intervenu le 23 octobre pour retrouver les ravisseurs et les otages réunit une cellule de crise. Si jamais les noms des responsables du Polisario impliqués dans le kidnapping venaient à être révélés aux Français et aux Marocains, cela pourrait ruiner pour un long moment la crédibilité et de l’Algérie et du Polisario. Il s’agit alors pour les Algériens d’exfiltrer Maminna de la Mauritanie. Comment faire quand ce dernier est sous haute surveillance à Nouakchott ? Le général Mediène choisit donc le chemin le plus court. Il appelle directement le général Ould Elhadi, chef de la sécurité mauritanienne et exige de lui que Maminna soit remis aux autorités algériennes puisque le rapt a eu lieu sur le territoire algérien. Le ton du général Mediène est menaçant. Le Mauritanien est intimidé. Il en réfère au président Ould Abdelaziz qui se met en contact à son tour avec le général Toufik. A la fin de la conversation, un deal est conclu entre les deux hommes et Maminna Alaaguir Ahmed Baba est livré manu militari aux services algériens. En effet, un avion militaire algérien qui attendait sur le tarmac de l’aéroport de Nouakchott l’a transporté vers l’aéroport de Tindouf où il devrait être « pris en charge » afin de livrer les noms de ses complices au sein de la hiérarchie du Polisario. Déjà, plusieurs personnes vivant dans les camps de Tindouf seraient actuellement en fuite, craignant d’être arrêtées par les Algériens.[onlypaid]