Longtemps personnalité influente dans le paysage médiatique tunisien, le fondateur de la chaîne de télévision Nessma TV contraint à l’exil en France, Nabil Karoui, veut reprendre du service. Selon les informations de Maghreb Intelligence, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019 en Tunisie, compte s’appuyer sur un partenaire algérien pour lancer une chaîne de télévision depuis Paris.
Les discussions ont déjà été entamées, mais l’opération reste, à ce jour, à un stade embryonnaire. En effet, Nabil Karoui s’était déjà entretenu avec Ayoub Aissiou, auparavant propriétaire de la chaîne algérienne El Djazairia One, également en exil à Paris. Si l’idée de se relancer dans les médias a été au cœur des intentions d’Aissiou depuis quelque temps, Nabil Karoui hésite encore à franchir le pas.
Ancien animateur de l’émission Jek El Mersoul sur Nessma Tv, l’animateur algérien Tayeb Kaci, qui vit à Paris et a animé quelques émissions en ligne, a été le trait d’union entre les deux hommes. Destinée à la communauté maghrébine en France, la chaîne fait face à deux contraintes : la situation de Nabil Karoui en France, où il a bénéficié du droit d’asile contre son silence absolu, et les difficultés de recruter des équipes en adéquation avec la ligne éditoriale.
En Tunisie comme en Algérie, Nessma TV et El Djazairia One sont revenues à l’écran mais sans leurs propriétaires, Nabil et Ghazi Karoui pour la première, Ayoub, Ibrahim et Hamza pour la deuxième. Un temps suspendues par les autorités les deux chaînes ont été autorisées à reprendre leurs activités après avoir changé de direction et peaufiner leur ligne éditoriale.
Condamné à trois ans de prison ferme pour le financement étrangers de sa campagne présidentielle de 2019 et poursuivi pour blanchiment d’argent et évasion fiscale en Tunisie, Nabil Karoui vit à Paris depuis 2021. À la tête d’un empire immobilier en France, Ayoub Aissioui est, quant à lui, condamné à 20 ans de prison et à une amende de 8 millions de dinars algériens, contre 15 ans de prison pour ses frères Ibrahim et Hamza Aissiou et une amende de 8 millions, pour corruption, blanchiment d’argent et financement occulte de partis politiques en Algérie.