Après plusieurs mois de tensions implicites entre Rabat et Paris, le président français Emmanuel Macron s’apprête à se rendre au royaume à la fin du mois d’octobre pour une visite d’État qui marquera une réconciliation tant attendue entre la France et le Maroc.
Cette visite comportera un volet diplomatique important, avec plusieurs dossiers à l’ordre du jour, notamment ceux concernant le Sahara occidental, le Sahel, le conflit au Moyen-Orient et l’immigration clandestine, qui seront discutés lors de la rencontre entre le roi Mohammed VI et le président Emmanuel Macron.
Le président français tentera également de faire avancer plusieurs dossiers économiques en suspens. Ainsi, il ne manquera pas de plaider en faveur d’Alstom pour le marché de la Ligne à Grande Vitesse Casablanca-Marrakech.
Un autre grand dossier devrait également être abordé lors des négociations qu’Emmanuel Macron mènera au Maroc : celui de l’acquisition de 188 avions par Royal Air Maroc (RAM). La compagnie aérienne publique marocaine prévoit de se doter de près de 200 nouveaux avions afin d’accompagner la mise en œuvre de la feuille de route stratégique du développement du secteur touristique pour la période 2023-2026.
La RAM, qui a déjà consulté les constructeurs aéronautiques Airbus, Boeing et Embraer, évalue actuellement les différentes offres reçues. Si, au départ, l’Américain Boeing semblait en avance pour remporter le contrat, des sources bien informées indiquent à Maghreb-Intelligence que les difficultés rencontrées par le constructeur américain, notamment en raison des grèves paralysant ses usines d’assemblage à Renton et à Everett aux États-Unis, commencent à sérieusement inquiéter la direction de la compagnie marocaine.
Deux Dreamliners, commandés par Royal Air Maroc et censés être livrés en septembre pour renforcer la flotte qui desservira à partir de décembre et janvier prochains trois destinations stratégiques : Toronto, São Paulo et Pékin, n’ont toujours pas été livrés. Le transporteur national marocain n’a aucune visibilité quant à la date d’arrivée de ces avions, ce qui pose sérieusement la question de la fiabilité de Boeing pour la livraison d’une commande plus importante.
C’est dans cette faille qu’Emmanuel Macron compte s’engouffrer pour faire pencher la balance en faveur d’Airbus. Le constructeur européen avait déjà vendu des avions à la RAM, qui, dans un souci d’homogénéiser sa flotte moyen-courrier, avait décidé de s’en séparer.
D’ailleurs, la 7e édition du Salon international de l’aéronautique et du spatial, Marrakech Air Show, qui se tiendra du 30 octobre au 2 novembre 2024 à la Base École des Forces Royales Air de Marrakech, sera une vitrine pour les principaux constructeurs désireux de décrocher la part du lion dans la nouvelle flotte de la RAM.