L’ancien chef d’Etat mauritanien, Mohamed Khouna Ould Haidallah est inconsolable. Son fils, Sidi Mohamed, continue de purger une peine de sept ans de prison au Maroc pour trafic de drogue, et il s’en morfond.
L’ex-président, arrivé au pouvoir en Mauritanie en 1980 à la faveur d’un coup d’Etat avant d’être renversé à son tour en 1984, aurait demandé à de vieilles connaissances d’intervenir auprès des autorités marocaines pour la libération de son fils aîné, âgé de 35 ans. Parallèlement à ses demandes d’entremises, Ould Haidallah a lancé des appels publics pour la libération de son fils, en avançant des raisons humanitaires. Il prétend pêle-mêle que son rejeton subit les pires brutalités en prison, puis invoque les relations «fraternelles et historiques» entre la Mauritanie et le Maroc pour demander une libération pure et simple du détenu ou, du moins, son extradition à Nouakchott.
Des arguments qui, manifestement, ont peu de chances d’être entendus, Ould Haidallah fils ayant été condamné pour avoir été pris, en juillet 2007 à Agadir, en possession de 18 kg de cocaïne qu’il comptait écouler dans la ville balnéaire marocaine.
Sidi Mohamed Ould Haidallah était déjà recherché par Interpol après la saisie, en mai 2007 à l’aéroport de Nouadhibou, deuxième ville de Mauritanie, de 629 kg de cocaïne en provenance du Venezuela, et dont le fils de l’ex-président était le destinataire.
Il s’agissait de la plus importante saisie de cocaïne en Mauritanie. Au total, les autorités mauritaniennes avaient réussi à mettre la main, en plus des 629 kg de cocaïne, sur 5 voitures appartenant toutes à Sidi Mohamed Ould Haidallah, 820 000 euros, 150 téléphones portables, un hélicoptère et un petit avion à hélices.
A cette époque, Sidi Mohamed Ould Haidallah, cerveau d’une bande bien structurée, faisait aussi l’objet d’intenses recherches de la part de la justice mauritanienne, avec d’autres complices, notamment Marocains.