La Tunisie a radicalement changé de visage dimanche soir. Alors que pendant les premiers mois de la révolution qui a chassé Zine EL Abidine Ben Ali du pouvoir, les Tunisiens avaient l’habitude d’entendre parler de Fouad Mbazaâ, Béji Caïd Essebssi, Ahmed Néjib Chebbi, Ahmed Ibrahim et quelques noms de l’ancien régime, ils devront dorénavant s’habituer à d’autres visages et à d’autres personnalités qui vont à coup sûr occuper le devant de la scène.[onlypaid] Si la place centrale de Rached Ghannouchi ne fait aucun doute au sein du parti Ennahda, ils sont plusieurs à prétendre aux premiers rôles. Il s’agit d’Abdelhamid Jlassi, porte-parole du parti islamiste pendant la campagne électorale. Cet ingénieur quinquagénaire originaire de Nabeul est très populaire parmi la jeunesse tunisienne. D’ailleurs, Abdelhamid Jlassi a développé un solide sens de l’organisation et de la rhétorique lorsqu’il a présidé à la destinée de la section estudiantine du Mouvement dela Tendance Islamique, ancêtre d’Ennahda. Sa popularité, il la doit essentiellement à ses différents passages depuis 1991dans les geôles de Ben Ali où il a été maintes fois torturé. L’autre homme fort du moment est le journaliste Hamadi Jebali, qui occupe aujourd’hui le stratégique poste de secrétaire général d’Ennahda. Il a passé 16 ans en prison dont 10 en isolement. Il jouit d’une grande estime auprès des militants islamistes qui voient en lui le probable successeur de Rached Ghannouchi. D’un autre côté, Mohamed Abbou, l’étoile montante du CPR devrait lui aussi peser sur l’échiquier politique tunisien. L’adjoint de Moncef Marzouki a créé la surprise en hissant son parti à la deuxième place du scrutin de dimanche dernier. Enfin, Kamal Jendoubi, militant des droits de l’homme de la première heure devrait lui aussi être au centre de l’attention au cours des prochaines années. C’est dire que la France devrait impérativement changer de grille de lecture pourla Tunisie. [/onlypaid]
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