Les opérations armées des rebelles Houthis menées en mer rouge à l’encontre de certains bateaux de marchandises en nuit particulièrement au commerce international.
D’ailleurs, cette crise qui a participé à diviser par deux le trafic (une chute de 45 %) sur le canal de Suez, la grande artère du commerce mondial avec le canal de Panama, a aussi fait des gagnants et le Maroc, pour le moment, en fait partie.
De nombreuses compagnies maritimes, pétrolières et gazières ont décidé de détourner leurs navires autour de la route du Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) à cause de la menace d’attaques armées par les milices chiites Houthis dans l’étroit détroit de Bab el Mandeb ou dans le Golfe d’Aden. Cela a engendré une augmentation des coûts de 21 % et des prix du fret de 150 %.
Les compagnies maritimes ont cherché des nouvelles routes et de nouveaux ports moins chers et bien situés pour servir de base logistique. Avec les ports de Casablanca et de Tanger Med, le Maroc se positionne désormais sur la carte du trafic commercial.
D’après les compagnies d’assurance mondiales, Tanger Med est aujourd’hui le port qui monte. Tanger Med, l’un des grands paris stratégiques marocains du début du siècle, s’était déjà positionné fin 2023 comme le premier port méditerranéen en trafic de conteneurs, dépassant Algésiras, Valence et Barcelone.
Les clés du succès du port marocain sont le détroit de Gibraltar, une situation privilégiée entre l’Atlantique et la Méditerranée, entre l’Afrique et l’Europe, des installations de grande capacité, des salaires plus bas et des coûts environnementaux moindres, des circonstances qui favorisent des tarifs plus compétitifs que ceux des pays voisins comme c’est le cas pour le port d’Algésiras.
Tanger Med est un port de transbordement de marchandises, en plein essor, vers le nord de l’Europe et vers les ports de la Méditerranée centrale et orientale. Tanger Med est un hub en plein essor. Ce succès qui fait gagner au royaume chérifien en poids logistique et donc en puissance politique a poussé le Maroc à construire un autre grand port commercial à Nador.
La stratégie de Rabat est on ne peut plus claire. Elle cherche à favoriser la création de deux grandes zones d’activité économique sur la façade méditerranéenne du pays. Cette stratégie bénéficie désormais de la crise de la mer Rouge, dont la durée est imprévisible.
La percée de de Tanger Med se fait également au détriment des ports de la Méditerranée centrale et orientale comme les ports italiens de Gênes, Trieste et Gioia Tauro et de celui Malte et du port grec du Pirée, relié à l’axe ferroviaire de l’Europe de l’Est.