Rien ne va plus entre la Turquie et l’Iran, les deux plus grands pays de la région. Depuis la montée en puissance du gouvernement islamiste de Recep Tayyip Erdogan, les mollahs de Téhéran ont du mal à supporter ses ingérences incessantes dans les dossiers régionaux qu’accaparait l’Iran jusque-là.[onlypaid]
Ainsi, la Turquie a fait une irruption remarquée dans le conflit israélo-palestinien. Ankara qui dispose aujourd’hui de très bonnes relations avec le Hamas et multiplie les pressions sur le gouvernement israélien, joue les premiers rôles dans la région. Le plus agaçant pour les Mollahs reste sans conteste le dossier syrien. Erdogan ne supporte plus la répression du régime du Baath à Damas contre la population civile et menace de faire tomber Bachar Al Assad et sa famille. Une perspective très mal vue à Téhéran, puisque la Syrie constitue la profondeur géostratégique de l’Iran et son allié le plus fidèle dans la région. Selon les derniers rapports établis par la CIA, les deux pays peuvent en arriver à une confrontation militaire directe, tellement les différends entre eux s’aggravent. Les menaces d’Erdogan contre le régime de Damas ont été peu appréciées par les dirigeants iraniens qui estiment qu’Ankara fait ainsi le jeu de l’impérialisme américain. D’après les prévisions de la CIA, c’est la Syrie qui risque de déclencher la première les hostilités. Disposant d’une capacité de nuisance balistique certaine, Damas pourrait s’en prendre dans un premier temps aux bases de l’opposition syrienne en Anatolie. Mais ne faisant pas le poids militairement contre le géant turc, elle serait aidée par les Iraniens qui viseraient les bases américaines d’Incerlik, Izmir et Ankara. Cela pourrait déclencher une guerre généralise entre les deux pays. D’ailleurs, la Turquie qui compte autant d’habitants que l’Iran, se prépare depuis longtemps à ce scénario. L’état-major turc considère l’Iran comme une menace potentielle. L’armée turque, fortement laïque et proaméricaine, n’a pas d’affinité avec l’armée iranienne et ses légions des bassidjis. « Les deux pays sont des ennemis héréditaires. Les deux empires se sont souvent affrontés par le passé et aujourd’hui, paradoxalement, plus le pouvoir islamiste se renforce en Turquie, plus le risque d’une guerre entre les deux pays se précise », explique un cadre de l’Otan à Bruxelles. La question qui se pose est de savoir quand Ankara livrera cette guerre par « procuration » contre le régime des Mollahs ? Le compte à rebours semble bel et bien engagé.[/onlypaid]
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