Par Ilyas Aribi
A
A
Encore un autre coup dur pour l’opposition algérienne. Le dissident et ancien réfugié politique Habib Achi, ex-magistrat qui a fui l’Algérie au cours du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika pour demander l’asile politique en France, a été réhabilité discrètement et officiellement par les autorités algériennes.
L’ancien opposant est revenu en Algérie où il a été pris entièrement en charge par les services secrets algériens, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources concordantes. Après avoir quitté la banlieue parisienne pour mettre un terme à son long exil politique, Habib Achi réside actuellement dans un hôtel à Ben Aknoun dans la banlieue d’Alger depuis au moins un mois et sa prise en charge est assurée, certifient nos sources, par la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), à savoir le renseignement extérieur algérien.
Selon nos sources, Habib Achi a mené un processus de négociation depuis plus d’un an avec les services secrets algériens afin d’obtenir une « grâce » et une « réhabilitation » qui annulent toutes les condamnations judiciaires dont il avait fait l’objet au cours de ses dernières. Connu pour ses diatribes très violentes contre le régime algérien, Habi Achi est devenu un personnage public grâce à ses interventions médiatiques notamment sur les plateaux de la défunte chaîne de télévision Amel TV de Hichem Aboud en 2019. Il est devenu aussi l’une des figures du mouvement du Hirak « parisien », à savoir les rassemblements et marches populaires organisées à la Place de la République au cœur de la capitale française de 2019 jusqu’à 2021.
A partir de 2022, Habi Achi a entamé un rapprochement approfondi avec des responsables des services secrets algériens en guise de négocier son retour au pays où il pourrait même reprendre des fonctions de magistrat au sein de l’appareil judiciaires. Mais en attendant, Habib Achi devra jouer un rôle importante dans une autre troublante affaire : il s’agit du futur procès du lieutenant-colonel Tarek Amirat au tribunal militaire de Blida.
Cet officier avait dirigé le bureau de sécurité de l’ambassade d’Algérie à Paris entre 2017 et 2019 en sa qualité de représentant des services secrets algériens auprès des autorités françaises. Et il est soupçonné d’avoir dissimulé aux autorités algériennes des documents et informations très précieuses concernant des malversations financières et des transferts bancaires douteux des membres du clan Bouteflika vers des établissements financiers suisses. Nos sources soulignent enfin que Habib Achi devra être l’un des témoins clés de ce futur procès au cours duquel devra être jugé Tarek Amirat.