Par Ilyas Aribi
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Le régime algérien a entrepris des démarches officieuses et discrètes pour demander au Koweït de jouer le rôle de médiateur et d’intermédiaire avec Les Emirats Arabes Unis, le richissime État du Golfe avec lequel les autorités algériennes entretiennent des relations empoisonnées et très tendues notamment depuis 2021. Selon nos sources, les relations bilatérales entre Alger et Abu Dhabi sont dans une véritable impasse.
Les dirigeants des deux pays peinent à mettre en place un dialogue constructif d’autant plus que les autorités émiraties ont, semble-t-il, perdu toute patience face à l’agressivité permanente ou répétitive des politiques algériens et des médias affiliés au régime algérien qui alimentent ou diffusent continuellement un profond sentiment anti-émirati au sein de la population algérienne.
A Alger comme à Abu Dhabi, les dirigeants campent sur leur position et aucun camp ne semble vouloir faire des concessions à l’autre. L’Algérie reproche aux Emirats ses manœuvres de complot contre sa sécurité nationale en appuyant financièrement et politiquement l’alliance du Maroc avec Israël et en encourageant tous les mouvements hostiles à l’Algérie en Libye, Tunisie, Mauritanie ou le Sahel. De son côté, l’Etat émirati reproche au régime algérien son allégeance à la Turquie et au Qatar ainsi que ses actions hostiles aux intérêts émiratis en Afrique du Nord et Afrique Subsaharienne.
Pour désamorcer cette crise, le régime algérien tente la piste du Koweït, une principauté qui jouit d’un important capital de crédibilité et du respect de l’ensemble des pays du Golfe. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune veut procéder à une désescalade avec ce pays riche du Golfe qui entretient d’excellentes d’amitié avec l’Occident, la Russie ou la Chine ainsi que de toutes les puissances émergentes. A une année des élections présidentielles de 2024, Tebboune a saisi le danger de rester accroché à cette animosité envenimée avec l’un des pays les plus influents du monde muslman, arabe et désormais acteur dynamique des BRICS.
Selon nos sources, les récents contacts officiels et officieux initiés par Tebboune avec le prince héritier de l’Etat du Koweït, Cheikh Mishaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, entre dans le cadre d’un processus de consultation visant à améliorer significativement les relations de l’Algérie avec le Conseil de coopération du Golfe qui est composé de six États : l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.
Le Koweît a joué un rôle décisif dans le retour à la normalisation des relations entre l’Arabie Saoudite, ses alliés avec le Qatar à la suite de qui a été appelée la crise du Golfe entre 2017 et 2021. Le régime algérien espère ainsi bénéficier de l’aura du Koweït pour trouver des solutions lui permettant de lever les blocages qui compromettent ses relations avec les Emirats Arabes Unis.Mais, pour le moment, rien n’indique que ce pari sera réellement gagnant pour Alger.