Par Ilyas Aribi
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Le 11 novembre dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a changé de Premier-ministre en nommant le diplomate Nadir Larbaoui à la tête du gouvernement algérien pour remplacer Aïmene Benabderrahmane, l’homme qui dirigeait l’équipe gouvernementale depuis fin juin 2021. Et depuis ce jour, Abdelmadjid Tebboune n’a opéré aucun changement majeur au sein de son gouvernement à l’exception du limogeage du ministre de l’Agriculture le 28 novembre dernier pour une déclaration controversée et indélicate sur les prix de la pomme de terre.
Selon nos sources, il n’a y aucun projet de remaniement gouvernemental à l’ordre du jour au Palais présidentiel d’El-Mouradia. Aucun changement de grande envergure n’a été envisagé par Tebboune. La seule priorité, le seul objectif, était de se débarrasser de l’ex-Premier ministre Aïmene Benabderrahmane qui est devenu encombrant parce qu’il ne jouit pas de la confiance d’Abdelmadjid Tebboune. A une année des élections présidentielles de décembre 2024, le clan Tebboune veut minimiser tous les risques d’une trahison, de coups bas ou de mauvaises surprises. Or, Benabderrahmane a commencé à justement susciter les doutes de plus en plus persistants de la part de Tebboune et ses proches depuis le début de cette année 2023 notamment en raison de son opposition à plusieurs projets socioéconomiques voulus ou réclamés par Tebboune. Une opposition vécue comme du « sabotage interne » qui menace la pérennité du règne de Tebboune, voire même son avenir puisqu’il porte préjudice à son futur bilan lors des prochaines élections présidentielles de 2024.
Mais une goutte d’eau a fait déborder le vase : le rapprochement discret de Benabderrahmane avec certains hauts responsables de l’Institution militaire et des services secrets algériens. Très apprécié par Saïd Chengriha, le patron de l’Institution Militaire algérienne, Aïmene Benabderrahmane a commencé à entretenir des échanges plus ou moins permanents avec les militaires avec lesquels il se réunissait pour traiter de thèmes et dossiers sécuritaires ou économiques. Cet intérêt croissant exprimé par des responsables militaires à Benabderrahmane a fait sortir Tebboune de ses gonds. Se sentant grandement en danger, Abdelmadjid Tebboune a préféré sévir maintenant sans attendre le début de l’année 2024. Il place son homme de confiance Nadir Larbaoui à la tête du gouvernement et confie le cabinet du Palais Présidentiel d’El-Mouradia à Boualem Boualem, son super-conseiller et sa boite noire. Une manœuvre pour dire à ses détracteurs potentiels : attention, je ne laisserai personne perturber mon agenda pour 2024.