Par Zoubeir Zalfaoui
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Nadir Larbaoui est l’homme qui monte actuellement en puissance au plus haut sommet du pouvoir algérien. L’actuel directeur de cabinet de la Présidence algérienne est devenu ces derniers temps le véritable homme fort, voire le maître du palais présidentiel d’El-Mouradia à Alger. Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune lui accorde une confiance de plus en plus élargie faisant de lui son collaborateur le plus influent et le plus écouté.
Mohamed-Nadir Larbaoui, l’ancien Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations-Unies, commence même à faire de l’ombre à plusieurs autres conseillers d’Abdelmadjid Tebboune qui disposait jusque-là d’un considérable pouvoir d’influencer le Chef d’Etat algérien. Et cette montée en puissance rapide et inédite provoque de nombreuses jalousies alimentant au passage des rumeurs malsaines sur le diplomate algérien chevronné.
Face à ces manœuvres de déstabilisation, Larbaoui tient bon et Abdelmadjid Tebboune le protège coûte que coûte coupant l’herbe sous les pieds de celles et ceux qui voient d’un très mauvais œil cette proximité renforcée entre Abdelmadjid Tebboune et Nadir Larbaoui. Ce dernier a, d’ailleurs, damé le pion à tous ses détracteurs en jouissant de prérogatives stratégiques que lui confèrent le récent décret présidentiel du 26 septembre 2023 portant sur la réorganisation des services de la présidence algérienne.
Des prérogatives qui font du directeur de cabinet du Palais Présidentiel d’El-Mouradia une pièce maîtresse dans la gouvernance des affaires du pouvoir algérien. L’article 7 de ce décret présidentiel n° 23-331, définissant les missions du directeur de cabinet, inclut une disposition consacrée aux «investisseurs opérateurs économiques». Il est ainsi stipulé que le directeur de cabinet est notamment chargé de «suivre le traitement et l’analyse des requêtes des investisseurs opérateurs économiques et autres requêtes spéciales, en coordination avec les conseillers».
A ce titre, le chef de cabinet dispose, toujours selon l’article 7, d’une direction des requêtes, qui assure notamment les tâches de centralisation, réception, ventilation des requêtes et du suivi de l’état de leur exécution. Celle-ci tient un fichier des requêtes et établit des états statistiques mensuels. Ces nouvelles dispositions font de Nadir Larbaoui l’un des dirigeants algériens les plus puissants du pays. Un véritable tremplin pour des ambitions futures. Mohamed-Nadir Larbaoui avait occupé auparavant plusieurs hauts postes de responsabilité diplomatique.
Ancien Ambassadeur d’Algérie en Egypte, et représentant permanent de l’Algérie auprès de la Ligue arabe des Etats membres, le successeur d’Abdelaziz Khellef a été chef des négociateurs algériens pour la finalisation de la Convention portant délimitation des frontières maritimes avec la Tunisie signée à Alger le 11 Juillet 2011. Il avait par ailleurs, présidé en qualité de directeur général des affaires juridiques et consulaires, la Commission nationale chargée du rapatriement des étrangers ayant fui la Libye et entrés en Algérie, au lendemain de la chute du Colonel Maamar El Kadhafi. Directeur du Maghreb arabe, Directeur des relations économiques internationales, Ambassadeur au Pakistan, il était aussi membre du Conseil d’administration du Centre maghrébin des Études et de la recherche.