Mais quelle mouche a piqué le « Rois des rois » d’Afrique ? Le colonel Kadhafi, en visite chez le premier ministre italien Silvio Berlusconi, a commis un impair qui a très sérieusement écorné son image sur le continent noir.
Touché par une ambiance Berlusconienne franchement xénophobe et anti immigrés, le guide de la révolution libyenne n’a pu s’empêcher de commettre l’irréparable. Les mots prononcés par Mouammar Kadhafi ont offensé les dirigeants africains ainsi que la société civile. « Demain peut être que l’Europe ne sera plus européenne et même noire car ils sont des millions (d’Africains) à vouloir venir », s’est emporté le leader libyen devant son ami italien, avant de renchérir, inflexible : « nous ne savons pas si l’Europe restera un continent avancé et uni ou s’il sera détruit comme cela s’est produit avec les invasions barbares ». Une fois rapportés, les propos de Kadhafi ont suscité une levée de boucliers dans les pays africains. Certaines voix et non des moindres n’ont pas hésité à saisir le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le président de l’OCI, Abdoulaye Wade et le président de l’Union Africaine, Jean Ping, pour dénoncer les propos du « Roi d’Afrique ». Sur la toile et notamment sur le réseau social Facebook, la colère des Africains était très perceptible. Les commentaires des internautes appelaient à boycotter les visites du guide en Afrique.
A Tripoli, les autorités ne semblaient pas prêter beaucoup de crédit à cette contestation. Personne n’a cru bon de démentir les propos du colonel Kadhafi ni de les « corriger ». Il est clair que dorénavant, le guide de la révolution africaine sera regardé autrement malgré les millions de dollars dont il abreuve chaque année l’Afrique noire.