A une année des élections présidentielles en Algérie, prévues d’ici décembre 2024, le régime algérien est déchirée de l’intérieur par une nouvelle guerre de clans opposant principalement deux factions : la première regroupant Boualem Boualem, le puissant et influent conseiller du président algérien Abdelmadjid Tebboune, considéré comme la véritable boite noire du clan Tebboune, épaulé par le patron de police algérienne, le premier flic du pays, Farid Zinedine Bencheikh, et bénéficiant du soutien moins accentué, mais tout autant affiché du général de corps d’Armée, Ben Ali Ben Ali, patron de la Garde Républicaine. La deuxième faction regroupe, quant à elle, Said Chengriha, chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, le Général Yahia ALI OULHADJ, patron de la Gendarmerie Nationale et dans une moindre mesure, mais toute aussi importante, le général-major M’henna Djebbar, le patron du renseignement extérieur algérien.
Ce schisme au sein du pouvoir algérien a été dévoilé au grand jour par l’affaire de Said Bensedira. L’influenceur et Youtubeur établi à Londres devenu ces deux dernières années le porte-parole attiré des cercles militaires de l’entourage de Said Chengriha est aujourd’hui la cible d’une campagne de répression et d’intimidation lancée vigoureusement par Boualem Boualem et son clan.
Le conseiller de Tebboune a lancé une offensive inédite pour démanteler le clan adverse en s’en prenant violemment au réseau des sources, collaborateurs et contacts de Said Bensedira au sein de l’institution militaire.
Tout a commencé au mois de mai dernier lorsque le smartphone de Said Bensedira lui a été subtilisé à Paris par un ressortissant algérien qui l’a, par la suite, transféré vers Alger pour l’offrir à Farid Bencheikh, le patron de la Police algérienne. Ce dernier se charge de détourner ses données internes pour offrir à son mentor, Boualem Boualem, la liste des contacts composant le réseau de sources de Bensedira à Alger. La liste est longue et regroupe les noms de plusieurs officiers du renseignement militaire et extérieur.
L’offensive commence ainsi et la traque est lancée par la Police algérienne sous l’égide du Palais Présidentiel d’El-Mouradia, des interdictions de quitter le territoire national sont émises à l’encontre des membres identifiés de ce réseau, des enquêtes judiciaires ont été ouvertes discrètement et la guerre est déclarée. Pour frapper fort et faire mal, Boualem Boualem demande l’arrestation et l’incarcération du frère de Said Bensedira, maire d’une localité dans la wilaya de Djelfa, à l’intérieur du pays. Ensuite, il enclenche une machination qui visera le principal ami et parrain du réseau Bensedira à Alger : Lotfi Nezzar, le fils du célèbre général Khaled Nezzar, emblématique patron de l’armée algérienne à la fin des années 80 et début des années 90.
Placés sous ISTN, Lotfi Nezzar est sous enquête mais son arrestation n’a pas pu avoir lieu car le clan Chengriha riposte pour protéger le réseau Bensedira qui est à son service. L’un des plus influents responsables de la Police algérienne, le commissaire Tarek Keskas, patron de l’organisme le plus important de lutte contre le crime organisé à Alger, a été relevé de ses fonctions sur fond de plusieurs scandales de corruption.
L’Etat-Major de l’Armée algérienne réclame maintenant la tête du patron de la Police. Mais pour protéger son fidèle Soldat, Boualem Boualem attend le retour à Alger de Tebboune qui effectue en ce moment une visite en Turquie après avoir séjourné en Chine. Il compte lui présenter des preuves et des dossiers ficelés indiquant un « complot » fomenté par des officiers militaires et du renseignement contre son propre gouvernement et collaborateurs. Boualem Boualem espère ainsi obtenir le feu vert du Président pour ordonner les arrestations de Lotfi Nezzar et d’autres « sources militaires » de Bensedira pour neutraliser le clan Chengriha et l’affaiblir. La guerre ne fait que commencer et elle promet de durer tout l’été. A suivre.