Par Ilyas Aribi
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C’est la priorité numéro 1 du président algérien Abdelmadjid Tebboune : participer à tout prix au prochain sommet des BRICS qui se tiendra à Johannesburg en Afrique du Sud du 22 au 24 août prochain. Et pour ce faire, le président algérien a établi une stratégie censée lui permettre de contourner tous les obstacles se dressant sur son chemin. Et les obstacles sont nombreux car le demande d’adhésion de l’Algérie aux BRICS est loin de pouvoir aboutir en raison de l’opposition vive de l’Inde et dans une moindre mesure du Brésil qui ne voit pas l’intérêt de la présence de l’Algérie, un pays sous-industrialisé et peu développé, dans leur blocs et privilégient nettement les candidatures de l’Arabie Saoudite, Argentine, Indonésie ou le géant africain l’Egypte. Mais Tebboune refuse l’échec dans ce dossier car depuis juillet 2022, il a promis aux Algériennes et Algériens que le drapeau de leur pays se hissera aux côtés des autres pays émergents.
Et pour atteindre cet objectif censé lui offrir un atout politique majeur pour fédérer autour de lui des algériens en quête d’une fierté et de gloire perdue, Abdelmadjid Tebboune a demandé le soutien de la Russie et de la Chine. Des soutiens qui ne lui suffiront pas pour convaincre l’Inde de retirer « son véto ». Le président algérien a ainsi demandé à sa diplomatie d’activer tous les réseaux de l’Algérie en Afrique du Sud, l’autre pays membre des BRICS qui accueille le sommet stratégique de Johannesburg, à savoir sur son propre sol. L’Inde est l’un des partenaires majeurs de l’Afrique du Sud qui compte une importante minorité indienne et le président sud-africain Cyril Ramaphosa entretient de très bonnes relations avec le leader indien Narendra Modi.
Tebboune a envoyé ainsi ces dernières semaines plusieurs émissaires pour contacter notamment des lobbyistes très actifs dans les réseaux politiques en Afrique du Sud comme des cadres influents de l’ANC, le parti du défunt Neslon Mandela, afin de plaider la cause de l’Algérie auprès du président sud-africain et lui demander d’intercéder auprès de Modi afin de lever ces réserves émises par l’Inde contre la candidature de l’Algérie. Abdelmadjid Tebboune est même prêt à recevoir une délégation de haut rang dépêché par New Delhi pour la recevoir fastueusement à Alger et lancer des discussions formelles permettant d’ouvrir de nombreux marchés publics à des entreprises indiennes.
Les dirigeants sud-africains sont appelés ains à la rescousse par le président algérien pour l’aider dans cette entreprise de séduction lancée en direction de l’Inde. Selon nos informations, Ramaphosa a promis de défendre le dossier algérien, mais n’a encore rien fait pour rapprocher Alger de New Delhi. Et la présence physique de Tebboune à Johannesburg au mois d’août prochain n’est pas du tout encore acquise alors qu’elle revêt une importance stratégique pour la suite des évènements qui attendent le pouvoir algérien notamment les prochaines élections présidentielles en 2024 où la nouvelle place de l’Algérie dans le monde sera le principal argument de campagne des partisans de Tebboune faute d’un bilan interne réjouissant. Cette situation inquiète particulièrement le président algérien qui cherche à utiliser toutes les cartes pour arracher une petite place au sein… des Brics. .