Par Ilyas Aribi
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Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est longuement entretenu à Doha avec l’Émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani lors de sa visite de travail dans cet influent Émirat du Golfe le 15 et 16 juillet derniers. Et ses entretiens ont été orientés presque exclusivement par le Président algérien au sujet des mauvaises intentions dont serait victime l’Algérie de la part des puissances occidentales notamment la France et les Etats-Unis. Selon des sources bien introduites au sein du Palais Présidentiel Algérien, à Doha, Abdelmadjid Tebboune a prié son « allié » l’Émir du Qatar d’intercéder en faveur de l’Algérie auprès de l’administration Joe Biden et des dirigeants les plus influents de France, Allemagne et Espagne.
Abdelmadjid Tebboune s’est beaucoup attardé dans ses échanges avec Tamim Ben Hamad Al Thani sur le sentiment d’insécurité et d’injustice que ressent l’Algérie en raison du soutien actif affiché par l’Occident au rapprochement militaire opéré entre le Maroc et Israël. Une alliance qui menacerait directement la sécurité nationale de l’Algérie, croit savoir le Président algérien qui déplore le manque de compréhension et la complicité des puissances occidentales avec ces manoeuvres marocco-israéliennes qui aggravent les tensions au Maghreb et menacent tout l’équilibre régional. Tebboune a confié à l’Émir Tamim que l’Algérie se sent ainsi contrainte de chercher du soutien dans le camp de la Russie et de la Chine pour garantir sa sécurité nationale et contrecarrer l’avancée jugée dangereuse et menaçant de l’alliance marocco-israélienne dans la région.
Partant de ce constat, le Président algérien a insisté auprès de l’Émir Tamim pour qu’il sensibilise le locataire de la Maison Blanche, le président français Macron et les autres dirigeants européens avec lesquels le Qatar entretient des relations excellentes, en raison du volume considérable de ses investissements financiers dans les plus grosses entreprises européennes, au sujet de la légitimité des craintes et besoins de sécurité de l’Algérie face à ce qui se passe au niveau de ses frontières avec le Maroc. Tebboune espère ainsi que son allié le Qatar qui dispose de nombreuses entrées à Washington, Berlin, Londres et Madrid comme Paris pourra l’aidera à redorer son blason auprès des occidentaux.
Doha et Alger ont approfondi leur rapprochement depuis 2021/2022 et le régime algérien s’appuie énormément sur ses bonnes relations avec le Qatar pour faire barrage à l’influence grandissante et jugée « malsaine » par Alger des Emirats Arabes-Unis, une puissance régionale avec laquelle les dirigeants algériens entretiennent des relations très tendues depuis 2021. Selon nos sources, Abdelmadjid Tebboune a demandé une « halte » à Doha pour demander exclusivement le soutien de l’Émir du Qatar face à l’hostilité de plus en plus apparente de l’Occident à l’encontre de l’Algérie. Avant d’atterrir à Pékin, l’autre grand rival de l’Occident, le président algérien voulait protéger ses « arrières » en demandant une médiation avec les puissances occidentales via le… Qatar, l’un des alliés préférés et fiables des Etats-Unis.