Le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne Said Chengriha a présidé récemment une réunion restreinte regroupant les plus importants hauts responsables du commandement militaire du pays pour leur confier les nouveaux axes de sa nouvelle stratégie « chinois ». Oui, après avoir poussé et incité ardemment Abdelmadjid Tebboune à partir à Moscou pour relancer le partenariat militaire et politique avec la Russie de Vladimir Poutine, le patron de l’Armée algérienne exerce en ce moment un intense lobbying pour convaincre les décideurs algériens d’accepter de faire d’importantes commandes militaires auprès de la Chine.
L’Algérie ne veut plus dépendre des équipements militaires russes car ces méga-commandes qui datent de 2021 et 2022 n’ont jamais pu honorées ni livrées par la Russie dont les plus importants centres de production sont totalement saturées et exclusivement mis au service des besoins des armées russes mobilisées sur le front ukrainien. Ce contexte commence à provoquer des sueurs froides aux dirigeants de l’Armée algérienne d’autant plus qu’à l’ouest du pays, le voisin marocain, le pays présenté comme l’ennemi juré du pouvoir algérien, commence à recevoir des armes sophistiquées de la part des Etats-Unis et d’Israël faisant ainsi peser un énorme risque de déséquilibre des rapports de force dans la région au détriment de l’Algérie.
Face à cette situation, une seule piste est à privilégier selon Said Chengriha : un rapprochement urgent avec la Chine pour nouer des nouveaux contrats d’acquisition d’armes qui permettront à l’Algérie de combler l’absence des équipements que la Russie peine à lui livrer. En clair, la solution chinoise est envisagée pour se prémunir contre un début de pénurie d’armes qui commence à se faire sentir dans les rangs de l’Armée algérienne. Said Chengriha a proposé ainsi à ses autres interlocuteurs au plus haut du pouvoir algérien de relancer la coopération avec la Chine en organisant des pourparlers urgents avec Pékin pour étudier l’opportunité de nouer des contrats d’achats militaires. Selon nos sources, Chengriha ambitionnent de se rendre prochainement à Pékin pour ses homologues chinois et assister à des tests opérationnels de plusieurs systèmes de défense chinois.
Il est à rappeler que ces dernières années, les armes chinoises sont de plus en plus prisées par l’armée algérienne. Mais celle-ci reste largement dépendante de l’armement russe qui compose plus de 70 % de ses approvisionnements. Le Made In Chine n’a pas constitué, jusque-là, une option privilégiée pour le haut commandement militaire algérien. Cette situation est, semble-t-il, en train de changer.