L’envoi par le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, il y a un mois, d’un convoi d’aide humanitaire à Gaza, a finalement suscité plus d’interrogations qu’il n’a engrangé de bénéfices pour l’auteur de l’initiative. Ce qui s’est apparenté au départ à une action humanitaire désintéressée pour apporter de l’aide à Gaza assiégée, s’est révélé être une douteuse transaction avec Israël.
Pour de nombreuses parties palestiniennes, il est clair que le bateau libyen Al Amal a été autorisé par Israël à accoster, non pas à Gaza, mais dans le port égyptien d’El Arich, en échange de la libération de l’espion israélien Rafaël Haddad. Ce dernier, qui dispose de la double nationalité tunisienne et israélienne, était détenu depuis cinq mois à Tripoli, pour s’être amusé à prendre des photos de sites juifs en Libye. Israël a aussitôt déployé ses talents diplomatiques, faisant intervenir hommes politiques et grands financiers italiens, français, tunisiens. Mais sans résultat. Il a fallu l’implication personnelle d’Avidgor Lieberman, le ministre des affaires étrangères, pour débloquer la situation. Lieberman demande l’aide du milliardaire Martin Schlaff, qui a de bonnes relations aussi bien avec Vladimir Poutine qu’avec Mouammar Kadhafi. Le guide libyen saisit alors l’occasion pour exiger, en contrepartie de la libération de Rafaël Haddad, que le navire libyen soit autorisé à accoster à Gaza sous les objectifs des caméras. Une condition inacceptable pour les israéliens. Les tractations aboutissent en fin de compte à un compromis : le navire libyen débarquera sa cargaison dans le port égyptien d’El Arich et, de là, l’aide humanitaire sera acheminée vers Gaza. Comme dans un scénario de film, le navire accoste en Egypte le 14 juillet, les marchandises arrivent à Gaza le 16. Et Rafaël Haddad rentre en Israël le 18.
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